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Channel: La Fleur du Dimanche
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Tu n'as pas de pot, tu lis peu...

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Il y a cinq ans, presque jour pour jour, je vous offrais de fleurs de Hollande, fleurs de lumière - voir mon billet du 8 mai 2012. 
Cette année, je vous les offrais pour Pâques mais moins lumineuses.
On dirait que les tulipes n'ont pas de pot:


Pot de Tulipes du 7 mai 2017 - Photo: lfdd


La Fleur du Dimanche n'est pas là que pour montrer la beauté des fleurs, mais aussi pour montrer le temps qui passe et son oeuvre, et, comme le chante Jeanne Moreau:
"Quand on aime si fort
Depuis si longtemps
Misère !
Qu'est-ce qui reste encore
Cont' les sentiments
A faire ?"
...
"Tu n'as rien d'mandé
Mais t'es sûr de ma
Réponse
J'ai fini d'penser

C'est plus qu'ton envie"

Alors il faut partir sur une autre route, avec un(e) autre....
Alors, salut les tulipes ! Et à bientôt...


Pot de Tulipes du 7 mai 2017 - Photo: lfdd


Et comme tu lis peu, je te conseille quand même de lire (en les  écoutant) les deux chansons interprétées par Jeanne Moreau qui - s'adressent à tous les Léons et toutes les Léonces... 
Comme Travail à Valeur Ajoutée....

Jeanne Moreau - Léonce :

 


Leonce

Léonce
Léonce

Tu peux faire de moi

Tout c'que tu voudras
Léonce
Tu n'as rien d'mandé
Mais t'es sûr de ma
Réponse
Quand on aime si fort
Depuis si longtemps
Misère !
Qu'est-ce qui reste encore
Cont' les sentiments
A faire ?

Tu peux faire de moi

Tout c'que tu voudras
Léonce
Tu n'as rien d'mandé

Mais t'es sûr de ma

Réponse
Une fille, ça n'peut pas
Résister si dur
Quand brille
De toute sa fureur
L'amour en feu sur
Une fille

Tu peux faire de moi

Tout c'que tu voudras
Léonce
Tu n'as rien d'mandé
Mais t'es sûr de ma
Réponse
Goûte, pille et bois
Ombre, bouche et seins
Oh pille !
Ah ! La soif d'amour
C'est comme du raisin
Une fille

Tu peux faire de moi

Tout c'que tu voudras
Léonce
Tu n'as rien d'mandé
Mais t'es sûr de ma
Réponse
J'ai fini d'penser
C'est plus qu'ton envie
Ma vie
Juste bonne à tuer
Quand ça s'déshabille
Une fille

Tu peux faire de moi

Tout c'que tu voudras
Léonce
Tu n'as rien d'mandé
Mais t'es sûr de ma
Réponse
Quand on aime si fort
Depuis si longtemps
Misère !
Qu'est-ce qui reste encore
Cont' les sentiments
A faire ?

Une fille, ça n'peut pas

Résister si dur
Quand brille
De toute sa fureur
L'amour en feu sur
Une fille
Goûte, pille et bois
Ombre, bouche et seins
Oh pille !
Ah ! La soif d'amour
C'est comme du raisin
Une fille
J'ai fini d'penser
C'est plus qu'ton envie
Ma vie
Juste bonne à tuer
Quand ça s'déshabille
Une fille

Léonce

Une fille
Léonce

En écho nous pensons à Léon, que Jeanne Moreau avait dans la peau - et dont elle a eu la peau:

Jeanne Moreau - La Peau Léon

 


J'aime ton odeur, ta saveur léon
T'es pas beau léon
T'as les cheveux longs
Mais je t'ai dans la peau
Mais je t'ai dans la peau
Mais je t'ai dans la peau, léon
Je ne suis pas jolie, jolie
Nous ne sommes pas beaux, beaux, beaux
Mais contre toi, moi je grille
Tu me fous le feu à la peau
T'as p't-êt' pas des bras d'athlète
T'as p't-êt' pas l'torse velu
Mais j'adore tes mirettes, qui se brouillent
Quand tu m'dis
Qu'tu m'as dans la peau léon
Qu'tu m'as dans la peau léon
Qu'tu m'as dans la peau léon
Léon, léon, léon, léon

Mais voilà, mais voilà

Qu'un soir au cinérama
Au ciné en longueur
Sur l'écran exhibiteur
Une femme un serpent
Une chatte mollement
Etendue plus que nue
T'a ému
Cette femme plus que nature

En couleurs plus que pures

Cette roulure sans pelure
Qui roulait en voiture

Cette glue, ce serpent

Cette chatte mollement
S'est glissée, s'est lovée
Au creux de ta peau léon
Tu l'as dans la peau léon
Tu l'as dans la peau léon
Tu l'as dans la peau léon
Léon, léon, léon, léon

Depuis tu prends des airs rêveurs, léon

Pourquoi mon léon ?
T'es plus mon léon
Pour une étoile dont la peau
N'est qu'un rayon, un halo
Nébuleuse vapeur sans chaleur
J'aurai ta peau léon
J'aurai ta peau léon
J'aurai ta peau léon
Léon, léon, léon, léon

Ce fut voluptueusement,

Sans cri, ni geste, ni adieu
Tu basculas dans le néant
Tu n'auras pas vécu bien vieux
C'n'était qu'une p'tite écorchure
Sur la peau de ta figure
Que tu te fis au rasoir,
J'l'avais mouillée de curare
J'ai eu ta peau léon
J'ai eu ta peau léon
J'ai eu ta peau léon
Léon, léon, léon, léon.


Bon Dimanche de vote...

La Fleur du Dimanche


Les tulipes des Tuileries sont flétries et les fleurs de Redouté sont Romantiques

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Hier, je vous annonçais la fin des tulipes. Par hasard, je passais aux Tuileries et y vit, à côté d’un grand branle-bas de combat, sur les plates-bandes, des tulipes en fin de floraison, fin d’un cycle.
Je vous offre en ce jour de commémoration de la fin de la guerre contre l’Allemagne nazie :

Tulipes fanée aux Tuileries - Photo: lfdd


Tulipes fanée aux Tuileries - Photo: lfdd

Tulipes fanée aux Tuileries - Photo: lfdd


Je profite de ca jour férié pour vous donner quelques nouvelles des Fleurs... à Paris.
Je vous l'avais annoncé, le peintre des fleurs, Pierre-Joseph Redouté a droit à son exposition au Musée de la Vie Romantique jusqu'au 1er octobre 2017.
Ce sear l'occasion de découvrir ses gouaches sur velin, ses livres, ses gravures et ses peintures, de mêm que d'autre magnifiques peintrues de fleur qui on marqué le début de la peinture "botanique".

Voici par exemple un dessin de cactus:


Fleurs de Redouté - Cactus - Photo: lfdd

Ou des oeillets:

Fleurs de Redouté - Cactus - Photo: lfdd

Et comme le Musée de la Vie Romantique a été un point de chute pour George Sand, le TVA du jour ui sera consacré:

Avec une citation: 

"Les premiers transports de l'amour sont si violents et si sublimes que tout se range à leur puissance ; toutes les difficultés s'aplanissent, tous les germes de dissension se paralysent, tout marche au gré de ce sentiment qu'on appelle avec raison l'âme du monde, et dont on aurait dû faire le dieu de l'univers ; mais quand il s'éteint, toute la nudité de la vie réelle reparaît, les ornières se creusent comme des ravins, les aspérités grandissent comme des montagnes."

Et son poème Aurore 

La nature est tout ce qu'on voit, 
Tout ce qu'on veut, tout ce qu'on aime, 
Tout ce qu'on sait, tout ce qu'on croit, 
Tout ce que l'on sent en soi-même.

Elle est belle pour qui la voit, 
Elle est bonne à celui qui l'aime, 
Elle est juste quand on y croit 
Et qu'on la respecte en soi-même.

Regarde le ciel, il te voit, 
Embrasse la terre, elle t'aime. 
La vérité c'est ce qu'on croit 
En la nature c'est toi-même.

Et pour finir en chanson, un autre poème de la même George Sand interprété par Catherine Lara: Laissez Verdure





Bon jour férié

La Fleur du Dimanche

EXTRADANSE à Strasbourg: un Pôle Danse à l'Ouest, un au Sud

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Le Festival EXTRADANSE organisé par Pôle Sud s'invite dans différents lieux à Strasbourg du 3 au 17 mai 2017. Je vous en avais parlé lors de l'ouverture avec le spectacle "Chorus" de Mikael Phelippeau (Extradanse: Chorus de Mickaël Phelippeau: le choeur en corps et en coeur et encore). Pour la programmation de cette année, un des thèmes récurrents "met l’accent sur la façon dont les artistes renouent avec les folklores, traditions et autres danses et formes populaires comme la boxe, le chant, ou les arts du cirque."

Pole Danse... à l'Ouest, le cirque !

A l'ouest de Strasbourg, il y a le Théâtre de Hautepierre, dans le quartier homonyme, qui était la résidence partagée des Migrateurs (la structure de résidence et de diffusion des arts du cirque - mais ils ont décidé de mettre la clé sous la porte le 4 mai 2017) et des Percussions de Strasbourg (attention prochain concert "Precustra" -gratuit - le 17 mai 2017)...
Le spectacle du duo Boris Gibé & Florent Hamon, (compagnie Les Choses de rien) "Bienheureux sont ceux qui rêvent debout sans marcher sur leurs vies" s'inscrit dans l'inspiration "arts du cirque", bien qu'ils se revendiquent "faiseurs d'images et créateurs d'installations plastiques en mouvement". C'est là que nous sommes le plus en phase avec le duo. Le spectacle démarrant par une série de tableaux "vivants" et surprenants où les choses et la scène sont habités et nous racontent des histoires sans "humains" mais poignantes sur nous, notre environnement, la technique, la solitude, la communication. Et cela en n'usant que de peu de choses, très sensibles et qui nous immergent dans un univers que l'on aurait aimé voir exploré plus. Cela aurait pu continuer sur cette lancée. Quand les circassiens apparaissent sur la scène, même si l'on sent qu'il y a du travail derrière le reste du spectacle qui dure une heure, que les deux compères sont de bons acrobates, qu'ils ont quelques bonnes idées qu'il vont déployer devant nous et qu'il ont bénéficié de multiples collaborations et regard extérieurs, la tension baisse. 


Extradanse Strasbourg - Boris Gibé & Florent Hamon - Bienheureux sont ceux qui rêvent... -  Photo: Gérald Lucas


Ce n'est peut-être qu'une question de réglage, de concentration, de niveau. Les bruitages et les musiques proposées sont excellents, mais pas toujours au bon niveau, à la bonne balance. Cela donne du bruit et de la fureur au lieu ne nous construire cet univers sonore qui nous emmènerait avec eux dans leur voyage et leur délire. Au niveau du mouvement, c'est le cas aussi - le diable se niche dans les détails - une plus grande concentration et une incarnation des personnages nous rendrait plus crédible les péripéties qui se succèdent sur scène. Ici, cela ressemble un peu trop à un terrain de jeu alors que l'enjeu est plus haut, plus fort. Des spectateurs se prennent au jeu mais est-ce cela qui est visé? On se le demande, surtout quand certaines "ruptures" nous laissent carrément en plan ("à cause des stagiaires"). Nous voudrions bien rêver avec les bienheureux, mais nous aurions besoin d'un peu plus de conviction pour marcher dans leurs pas, et qu'ils nous emmènent carrément "A l'Ouest !"...   


Bienheureux sont ceux qui rêvent debout sans marcher sur leurs viesMouvinsitu



Pôle Danse... au Sud la Boxe



Extradanse Strasbourg - Pôle Sud - Rocco - Emio Greco et Pieter C. Scholten - Ballet national de Marseille - Photo: lfdd


Le deuxième spectacle de ce deuxième set d'Extradanse prend place au Sud, à Pôle Sud avec "Rocco" d'Emio Greco et Pieter C. Scholten avec le Ballet national de Marseille. Et comme le laisse deviner le titre, il va s'agir de Boxe. En l'occurrence de deux duos essentiellement, deux "souris" rat d'opéra qui dansent la boxe et de deux boxeurs qui vont bouger la danse comme des boxeurs sans vraiment boxer. Le dispositif de la boxe est totalement reconstitué, avec le ring, la cloche, les rounds, les rythmes et les techniques de la boxe - le combat, le combat rapproché, l'accrochage, la couverture, l'esquive, le K.O., toute un vocabulaire et une grammaire que les deux duo transposent et incarnent à merveille dans leur art chorégraphique, dans leurs corps totalement impliqués, dans leurs mouvement, summum du mariage de la danse et du sport viril, physique, corporel et esthétiquement parfait sur scène. 


Extradanse Strasbourg - Rocco - Emio Greco et Pieter C. Scholten - Ballet national de Marseille - Photo: Thierry Hauswald


La scénographie et les lumières nous baignent, nous immergent et nous happent dans ce spectacle total, au plus près des corps (certains spectateurs se retrouvent d'ailleurs sur scène au pied du ring à la merci des éclaboussures du combat qui se déroule sous leurs yeux, non feint. Il faut féliciter la précision de la chorégraphie - car c'en est une - et des mouvements des quatre danseurs Alejandro Alvarez-Longines, Denis Bruno, Vito Giotta et Angel Martinez-Hernandez). Ce n'est pas un combat de boxe mais bien un spectacle réglé au millimètre - qui ne faiblit pas pendant une heure dix de combat qui finit en apothéose par un quatuor sans merci auquel nous assistons. Et le public ne se trompe pas en leur faisant une longue standing ovation. Ils l'ont bien mérité et nous, nous avons vibré avec eux au plus intime de nos muscles. 


ROCCO - Ballet National de Marseille

Bon spectacle

La Fleur du Dimanche

Ils sont ouverts ! - Qui ? - Les ateliers d'artistes de l'Est

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Mai nous amène le muguet mais aussi les portes ouvertes chez les artistes qui nous accueillent depuis 1999 - eh oui ! - et qui accueillent aussi dans leurs ateliers d'autres artistes plasticiens, musiciens, performeurs, etc...
Le programme complet est sur la page d'Accélérateur de Particules qui organise ceci depuis le début.


http://www.ateliersouverts.net/

A vous de choisir votre destination.

Vous avez bien sûr le centre névralgique qui est au Bastion 14 à Strasbourg où vous avez deux niveaux d'ateliers de très bonne qualité.

Autre lieu collectif, la Semencerie, près de la Laiterie

Si vous ne craignez pas la distance - c'est le plus loin, au risque de vous perdre, allez au "Triangle des Bermudes", à Diedendorf avec François Génot - qui a réalisé les cartes postales de cette année - et ses amis.

Faites un crochet en ex-Lorraine, à Meisenthal pour visiter le Centre International d'Art Verrier.

Au retour, faites un détour chez Sophie Bassotà Wilwisheim (Sophie Bassot, Dominique-Anne Offner,...)


Dominique-Anne Offner- Atelier Ouvert Sophie Bassot - Photo: D.A. Offner



Et près de Haguenau, à Schweighouse sur Moder, chez Corinne Kleck avec Dominique Haettel (Performance de Geneviève Charras le dimanche 14 mai à 16h30 : "Je plante").


Atelier Ouvert - Corine Kleck - Photo: lfdd

Atelier Ouvert - Corine Kleck - Photo: lfdd


Atelier Ouvert - Corine Kleck - Photo: lfdd

Atelier Ouvert - Corine Kleck - Photo: lfdd
Atelier Ouvert - Corine Kleck - Performance Geneviève Charras - Photo: lfdd


Atelier Ouvert - Corine Kleck - Performance Geneviève Charras - Photo: lfdd

Atelier Ouvert Corine Kleck - Dominique Haetttel - Photo: lfdd

Atelier Ouvert Corine Kleck - Dominique Haetttel - Photo: lfdd


A Strasbourg, près du Rhin, deux ateliers "de groupe":

Zone d'Art, avec Jeremy COUVEZ, Y EBAN, Mina EL BAKALI, Marie Pascale ENGELMANN, Claude GAGEAN, Didier GUTH, Christiane IRRMANN, Pinto MUNOZ, Ainaz NOSRAT,  Hervé PETIT, Lucia REYES, Germain ROESZ, Caroline STEINBACH, Sylvie VILLAUME, Bettina WALTER, Haleh ZAHEDI
et en artistes invités : 
Christiane BRICKA, Fabienne DELUDE, Luc DEMISSY, Elham ETEMADI ,Sima JAHANGIRIAN, Jérome LÉGER , Christine MOSSER 
  
Marie-Pascale Engelmann - Ateliers ouverts - Photo: lfdd

Sylvie Villaume- Ateliers ouverts - Photo: lfdd

HalehZahedi - Ateliers ouverts - Photo: lfdd


Pas loin, La Basse-Cour des Miracles avec Daniel DEPOUTOT, François KLEIN , Valentin MALARTRE, Cécilien MALARTRE, Pascal ZAGARI.

Et dans la Quartier des Quinze, deux ateliers, celui de Zuzana Jaczova et celui de Véronique Moser avec comme invitée Geneviève Charras qui fait une autre performance "Etre dans ses petits papiers".


Véronique Moser-  Geneviève Charras - Florence Bohnert - Ateliers Ouverts - Photo: V. Moser



Ateliers Ouverts Véronique Moser - Geneviève Charras - Papier vienoisserie - Photo: V. Moser
Atelier Ouvert Véronique Moser - Photo: lfdd


Au centre ville, un studio-atelier caché dans la rue des pucelles, celui de Pierre Roman qui accueille Annie Greiner.


Annie Greiner -  Soleil Blanc - détail - Atelier ouvert - Photo: lfdd

Annie Greiner -  Soleil Blanc - Atelier ouvert - Photo: lfdd

Annie Greiner - Atelier ouvert - Photo: lfdd

Encore dans l'ellipse insulaire, vous trouvez Barbara Leboeuf, Lucia Fiore et Marie-Amélie Germain.


Marie-Amélie Germain - Atelier Ouvert


Atelier Marie-Amélie Germain - Photo: lfdd


Atelier Marie-Amélie Germain - Photo: lfdd

Atelier Marie-Amélie Germain - Photo: lfdd

Juste de l'autre côté du pont, Benoit Decque rue de la Course


Atelier Benoit Decque - Photo: lfdd

Et Louise Fritsch, dans une arrière-cour fleurie


Cour de l'atelier de Louise Fritsch - Photo: lfdd

Intérieur de l'atelier de Louise Fritsch - Photo: lfdd


En allant vers La Semencerie Stéphanie-Lucie Mathern.

A l'opposé, à la Krutenau il y a Nadine Untereiner, rue Sainte Madeleine 


Atelier de Nadine Untereiner - Photo: lfdd


Et Patrick Pailly-Maitre-Grand qui expose dans la cave d'In Extremis ses "Prototypes". 


In Extremis - Patrick Bailly-Maitre-Grand - Photo: lfdd


In Extremis - Patrick Bailly-Maitre-Grand - Photo: lfdd


En poussant un peu au large des portes de la ville, passez à Oberhausbergen dans les Studios de Preview Imagemakeroù les Editions Lire Objet exposent leur édition de livres d'art avec entre autres, Cathy Gangloff et Michel Déjean - et le livre "Fantôme Attique" de Geneviève Charras (encore elle) qu'elle a réalisé avec les deux artistes cités, ainsi que Germain Roez, Nicolas Schneider, Hervé Bohnert et Daniel Depoutot.


Pas loin, l'Atelier d'Anke Vrisà Eckbolsheim qui accueille aussi Maxime Loiseau et Theodora Lenka et d'autres.

Passez à la Montagne-Verte chez Nicole Bontz avant de pousser vers Geispolsheim avec l'atelier de Pascale Duanyer où Geneviève Charras (encore!) fera une performance le 20 mai à 17h00.


Atelier Ouvert - Pascale Duanyer - performance: Geneviève Charras 



Et si vous aller au pied du Mont Saint Odile faites un saut au Verger de Jean-Luc Gass et Isabelle Gass-Mazzuchelli à Saint-Nabor, avant d'aller explorer plus loin...


A suivre.... 

Bonne visites

La Fleur du Dimanche

Post élection, un peu d'otium et d'Euro-Vision en Art, poèmes et chansons

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Un peu de repos, après les élections, entre les deux salves de l'année, un peu de recul et de paresse, d'otium (voir plus loin), de poésie, de chansons et de fleurs.

Des fleurs mauves en déclinaison, d'abord un buisson "non identifié" pour le moment - si vous avez des tuyaux (je pense que vous avez des pistes, je prends...).


Fleurs mauves - Photo: lfdd

Pour ce qui est du TVA, je vais jouer sur trois tableaux, l'Art, la poésie et la littérature - sans oublier la chanson, bien sûr en ce temps d'Eurovision....


Fleurs mauves - Photo: lfdd

L'Art

En ces temps d'Atelier Ouverts, (voir mon billet d'hier qui vous donne quelques pistes de visite) deux grandes manifestations internationales sont en cours: La Biennale de Venise qui a démarré hier à Venise - je tiens à le préciser - jusqu'au 26 novembre 2017, et la Dokumenta de Kassel (qui a lieu tous les cinq ans) qui a démarré, non à Kassel mais à Athènes le 8 avril pour 100 jours avant de réintégrer la ville d'origine - près de l'ancienne frontière entre Allemagne de l'Est et de l'Ouest, jusqu'au 17 septembre 2017. 
La biennale, qui rend hommage à l'artiste croate Mladen Stilinovic me donne la matière de mon  premier TVA, un extrait de son texte "Praize of Laziness":
"Les artistes à l'Ouest ne sont pas paresseux, et donc sont moins des artistes que des producteurs.... Les artistes de l'Est sont paresseux et pauvres parce que le système entier de "facteurs insignifiants" [le marché de l'Art] n'y existe pas. Donc, ils ont eu la temps de se concentrer sur l'art et la paresse. Quoi qu'ils produisaient, ils savaient que c'était vain..." - Et à Venise, la commissaire Christine Macel nous propose une photographie de l'artiste dormant dans son petit lit - et voilà l'opposition entre l'"Otium" - d'après Wikipedia, c'est "le temps durant lequel une personne profite du repos pour s'adonner à la méditation, au loisir studieux." et le Negotium (le marché ?).


Lilas mauve - Photo: lfdd

L'Euro-Vision

Petite pause musicale en ces temps d'Eurovision, où le sujet s'est même invité dans une réunion avec de grands spécialistes de la musique contemporaine. Résultat, au cas où vous y auriez échappé, c'est le Portugal qui a gagné, devant la Bulgarie et la Moldavie, la France n'arrive que 15ème, alors que l'on espérait enfin une victoire depuis Marie Myriam. Clin d'oeil de l'histoire, la chanteuse, née Myriam Lopes Elmosnino était d'origine portugaise, comme le vainqueur de cette année, Salvador Solal qui permet d'avoir sa première récompense "officielle".

Allez, je vous la montre, cette chanson, si vous ne l'avez pas encore vue:
Salvador Sobral - Amar Pelos Dois (Portugal) Eurovision 2017 - Official Music Video




Je ne vous passe pas le programme complet, mais si vous êtes curieux ou curieuse, je vous conseille de regarder les prestations de la Roumanie avec Ilinca et Alex Florea avec Yodel it! (un Yodel contemporain) et de l'Arménie avec Artsvik - Fly with me, une belle énergie... 



Lilas mauve - Photo: lfdd

La Littérature


Arrivé à ce point, et pour remonter un peu le niveau de TVA, je fais appel à un auteur britannique, né de parents juifs égyptiens qui est né à Nice, Gabriel Josipovivi qui, dans son 18ème roman "Tout passe" fait référence à Rabelais pour poser une question fondamentale pour celui qui écrit:
"Rabelais, lui (...) a compris ce que signifiait pour l'écrivain ce nouveau miracle qui était l'imprimerie. Cela signifiait avoir gagné le monde et perdu le public. Ne plus savoir qui vous lisait ni pourquoi. Ne plus savoir pour qui vous écriviez ni même pourquoi vous écriviez. Rabelais (...) trouvait ça insupportable, comique et délectable, tout ça en même temps."

Et vous ? Et moi ? 
Avez-vous une réponse ? Pouvez-vous me l'envoyer ?


Primevères mauves - Photo: lfdd

La poésie

La réponse, et curieusement il y a un lien entre tout cela, allez savoir pourquoi, elle nous vient de Paul Nougé, poète surréaliste belge (1895-1967) qui a refusé toute sa vie de publier, éditer et diffuser ses écrits et donc de ne laisser aucune trace de son travail d'"ouvrier des lettres" qui n'étaient là qu"u moment de la production (comme une pancarte qu'il portait dans les rues de Bruxelles avec cet aphorisme "Ce boulevard emcombré de morts. Regardez, vous y êtes." 
Gérard Berbery, patron des éditions Allia, aidé de Geneviève Michel a réussi à exhumer les testes "perdus" et les a publié dans un livre "Au Palais des Images, les Spectres sont Rois".

Voici un poème de Paul Nougé:

La Rencontre


Parfois me reviennent à l'esprit

les yeux gris d'une jeune femme
parfois me revient à l'esprit
telle page d'un livre de magie
Où l'on peut lire les vertus de la flamme
le sens profond de toutes les couleurs
Et parfois j'oubliais ma douleur
à rechercher par quel détour
ou par quelle grâce
le livre faisait du vert la couleur
de l'amour qui nous enlace
puis j'oubliais la magie
au gré du jeu gris de la vie
Mais les yeux gris de la jeune femme
me rejoignaient au détour du chemin   
ses yeux son ventre et ses seins
et toutes les attitudes de son plaisir
lorsqu'un jour un souvenir mêlé de désir
me ramena une confidence ancienne
que lorsque la joie l'abattait
dans un tourbillon de rires 
de prières, de soupirs et de menaces
ses yeux se vidaient de toute image
et de la mienne
pour ne garder qu'un pur espace
semblable à la verte étendue
des prairies et de la mer
Alors parmi les pensers amers
qui nourissent mon âpre vie
j'admis qu'il fallait compter 
Avec la magie."


Pour terminer en chanson, et comme au Portugal, les chanteurs connus sont plutôt des chanteuses, je vous en propose deux, pas Linda de Souza, ni Marie Myriam, non plus Bevinda, ni Christina Branco, ni Lio, ni Misia, ni Amalia Rodriguez. Juste deux pour découvrir des aspects du Saudade et du Fado portugais.

D'abord, Maria João et trois aspects de son répertoire:
Maria João & Mário Laginha - Beatriz




Une version plus Jazz de Porgy and Bess: "A Different Porgy, Another Bess" featuring Maria Joao & David Linx



Et son Fado




Et une autre Fado par Mariza: Primavera



Et un peu de "Saudade"





Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

Extra Neck et Dialogue à deux plus un à Extradanse - Pôle Sud à Strasbourg

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Troisième épisode d'Extradanse, le Festival à Pôle Sud: le corps s'exprime dans tout son déploiement.

Anexckxander d'Alexander Vantournhout et Bauke Lievens: Un long cou sur un long corps et une tête ronde et nue, comme le corps...

On le savait, Alexander Vantournbout danserait nu, nu comme un ver. Mais il arrive en costume avec son piano et ses accessoires. Comment et quand va-t-il se mettre à nu ? Surprise... Mais je ne vous le dévoilerai pas....


Extradanse- Pôle Sud - Alexander Vantournhout & Bauke Lievens - Aneckxander


Cependant, Alexander au long cou et au corps musclé danse nu et pas comme un ver, il va triturer ce corps, le distendre, et pas uniquement le cou. Le transformer, le cacher - par exemple derrière ses main, eh oui, derrière ses bras, et c'est tout simplement phénoménal. 
Ce corps, il va en jouer, chaque partie contre l'autre, en nous bluffant du résultat obtenu, le haut contre le bas, les pieds contre les bras, la tête contre le reste, et il va nous faire voir ce que l'on n'a pas l'habitude de voir, le fonctionnement d'une mécanique décalée, déroutante; quand soudain on se surprend à le voir marcher à trois pieds, ou que sa tête apparait posée sur un buste dont on se demande à qui il appartient. 
Il nous transforme ce corps en des mécaniques surprenantes. Et quand nous nous rendons compte que c'est un corps, fragile, qui peut souffrir, humain, même s'il est plus du côté du cirque et des sauts périlleux, nous en ressentons toute la vulnérabilité et le risque. Mais le spectacle va plus loin que cela, il va chercher dans l'amour, dans la tendresse, la poésie et l'humour. Il nous fait voyager avec lui, très proche, avec son regard d'enfant espiègle ou de diablotin, bleu et lumineux qui nous fixe au fond de nos yeux de spectateurs totalement en dialogue et en complicité. 
Et Alexandre est grand et pas de bois...



SAISON 2016-2017 / EXTRADANSE / Alexander Vantournhout & Bauke Lievens - Aneckxander


Quelque part au milieu de l'infini d'Amala Dianor: un dialogue à deux plus un...

Le spectacle d'Amala Dianor Quelque part au milieu de l'infini, coproduction de Pôle Sud où le chorégraphe sénégalais est en résidence est à l'évidence un dialogue entre les cultures, les hommes et les expressions chorégraphiques. 


Extradanse- Pôle Sud - Amala Dianor - Quelque part au milieu de l'infini

Sur scène, trois danseurs, dont Amala Dianor lui-même, entouré de Souleymane Ladji Kone et Saido Lehlouh vont dialoguer entre eux tout au long de la pièce, souvent à deux face au troisième, qui n'est pas toujours le même. Et la danse, pareillement va se retrouver en dialogue entre une danse très fluide, dans un mouvement presque baroque, coulé, gracile, dans une harmonie du corps et des figures et d'ensembles en choeur, en alternance avec des passages plus ethniques, corporels et chthoniens, ou d'autres encore, résurgences des danses de rues, battle de hip-hop, totalement intégrés dans une chorégraphie qui poétise la rencontre, le dialogue.


Extradanse- Pôle Sud - Amala Dianor - Quelque part au milieu de l'infini

Ce dialogue, nous le sentons bien sur scène, entre les trois danseurs qui sont plus que des interprètes, qui sont en écoute constante de l'autre, de l'univers et du public, et qui laisssent au temps le temps d'arriver, au mouvement le temps de naître, de se déployer et de communier avec l'autre dans cet univers où du rassemblement autour du feu originel, alors que la neige électronique est figée sur les écrans, l'énergie universelle se déploie dans la presqu'immobilité pour un jaillissement sourd vers l'infini dans une communauté dans le mouvement.


Extradanse- Pôle Sud - Amala Dianor - Quelque part au milieu de l'infini



SAISON 2016-2017 / EXTRADANSE / Amala Dianor - Quelque part au milieu de l'infini


Bon Spectacle

La Fleur du Dimanche

Les deux spectacles se jouent le 16 et 17 mai à 19h00 et 21h00 à Pôle Sud

Alexander Vantournhout & Bauke Lievens
Aneckxander
Avec : Alexander Vantournhout
De : Alexander Vantournhout, Bauke Lievens
Dramaturgie : Bauke Lievens
Technique lumière : Tim Oelbrandt
Costumes : Nefeli Myrtidi, Anne Vereecke
Photographies : Bart Grietens
Regards Extérieurs : Gerald Kurdian, Anneleen Keppens, Lore Missine, Geert Belpaeme, Lili M. Rampre
Le spectacle était présenté dans une collaboration avec (feu) Les Migrateurs 

Amala Dianor
Quelque part au milieu de l'infini
Avec : Souleyman Ladji Koné, Mustapha Saïdo Lehlouh, Amala Dianor
Assistante Rindra Rasoaveloson
Musique : Awir Leon
Production : Cie Amala Dianor
Coproduction : POLE-SUD, CDC Strasbourg
Avec le soutien du groupe Caisse des Dépôts
Amala Dianor est Artiste Associé à Pôle Sud, CDC Strasbourg.

Quelques expositions à Paris si vous êtes curieux

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Je vous en avais donné un avant-goût le 8 mai avec son "Cactus cochenillifer" le peintre des fleurs, Pierre-Joseph Redouté a droit à son exposition au Musée de la Vie Romantique jusqu'au 1er octobre 2017. Vous avez le temps d'aller voir cette exposition qui vaut le coup si vous aimez les fleurs... Je vous conseille de faire le complément avec l'exposition "Jardins" - jusqu'au 24 juillet -au Grand Palais dans la foulée (et la foule, sauf si vous pouvez l'éviter).

En voici un autre vélin, avec des "Sablines des Baléares" - plante alpine:

Exposition Redouté - Sablines des Baléares - Photo:lfdd

Exposition Redouté - Sablines des Baléares - détail - Photo:lfdd

Et de magnifiques feuilles colorées de Caladium Picturatum:

Exposition Redouté - Caladium Picturatum - Photo:lfdd

Et un tableau de Simon Saint-Jean: La Jardinière:

Exposition Redouté - Simon Saint-Jean - La Jardinière - Photo:lfdd


A deux pas, allez voir la superbe confrontation Rodin-Kieffer au Musée Rodin - actualité au Festival de Cannes oblige - jusqu'au 22 octobre:


Exposition Rodin-Kieffer - Anselm Kieffer - Photo:lfdd


Exposition Rodin-Kieffer - Anselm Kieffer - Photo:lfdd


Exposition Rodin-Kieffer - Anselm Kieffer - Photo:lfdd


Exposition Rodin-Kieffer - Anselm Kieffer - Photo:lfdd



Exposition Rodin-Kieffer - Anselm Kieffer - Photo:lfdd


Exposition Rodin-Kieffer - Rodin - la femme poisson - Photo:lfdd


Exposition Rodin-Kieffer - Rodin - la femme couverte de fleurs - Photo:lfdd


A suivre...


Bonnes Expositions

La Fleur du Dimanche

Au Maillon Stras.... Vimala .ons et T...ihaka Ha..ivel: Grande - ... de la fin au début

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Allez, on commence par la fin, mais le soleil se couche avant.
Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel nous présentent Grande -    dans 15 minutes, 14 minutes, 13 minutes, 12 minutes...... 6 minutes, 5 minutes, 4 minutes.... 1 minute,...


Maillon - Grande -      - Vimala Pons - Tsirihaka Harrivel - Photo: lfdd



Maillon - Grande -      - Vimala Pons - Tsirihaka Harrivel - Photo: lfdd


Et quand ça commence: 9,8,7,6,5,4,3,2,1,...



Maillon - Grande -      - Vimala Pons - Tsirihaka Harrivel - Photo: lfdd



Maillon - Grande -      - Vimala Pons - Tsirihaka Harrivel - Photo: lfdd

C'est une fusée qui se consume par la fin, le spectacle ébouriffant, en équilibre et en déséquilibre constant, en avant et en arrière, en plein et en creux, en amour et en poésie, en jonglage et en équilibriste, en sauts dans le vide et en morceaux de musique dérisoires et romantiques, en improvisations déroutantes et scratchées, en accessoires principaux et en premiers rôles à deux et en duo, en surprise pétaradantes et en lancers de couteaux dangereux, en déboulés impromptus et en romances avec paroles, en répétitions et en remakes décalés, en effets retards et en accélérés tonitruants, en scènes bricolées et en jeu sophistiqué, en dialogues répétés et en soliloques adressés.





Maillon - Grande -      - Vimala Pons - Tsirihaka Harrivel - Photo: lfdd

Et je ne vous ai pas parlé du principal que sont les accessoires: des assiettes, des couteaux, une colonne, un bébé, des vêtements de tous styles - une mention spéciale au strip-tease de la fin qui débute le spectacle et qui n'en finit pas, entre tous les costumes - de mariée, folklorique, des années 30, de miss, de coquette, de ménagère, de danseuse, de majorette, de femme de ménage et je ne vous parle pas des 36 dessous... - des valises, de tous les instruments de musique, guitares, trompette, piano, amplis, synthés, accessoires de sport, des fleurs en bouquets dui se déploient sur les têtes ou volent dans les airs.... 

Pendant (presque) huit revues, en compte à rebours, Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel nous content des histoires, se racontent et se répètent, passent en revue dans la revue des morceaux de musique, des morceaux de vie, des morceaux de bonheur et de violence et de tendresse et de d'humour et d'humeur et de médecine et de cirque... Parce que c'est un vrai cirque, un grand débarras dont ils se débarrassent en le déversant sur scène, sur les spectateurs à grand jets de surprises, de parties dansées, chantées ,jouées, .... et des trous, et de point de suspension, et des objets en suspension, et des comédiens suspendus et des objets en équilibre, du mannequin à la machine à laver, du manque à la machine à repasser les souvenirs et les projections, en diapositives bien réelles et tout aussi fictionnelles.




Bref, que dire de plus ? Citer leur texte de présentation (pas en entier, un extrait mais sans coupure):
"Nous sommes. . . . et . . . : nous sommes. . . . mais nous serons aussi. . . .sur leplateau. Nous faisons un. . . . de. . . .et à la fois - et surtout une. . . qui sera le. . . de. . .années. Il s'agira à nouveau de l'. . . car. . . . c'est être. . . . à la manière dont on. . . . ; nous souhaitons aborder ici la. . . ou plutôt le rapport au. . . , aux. . . ., et aux. . . . pour reconsidérer le. . . . et le. . . . -. . . ." [......]
(Le vrai texte animé est en ligne sur leur site GRANDE)

Et il n'y a pas à dire, les deux artistes qui ont fait la réalisation, la conception, la création des objets, la création des accessoires, le dispositif sonore, le dispositif lumière, la musique et les arrangements et qui vous proposent cela sur une grosse soirée, tiennent leurs promesses.

A vous de les découvrir sans tarder: 
Grande -        est un grand spectacle et tout ça / que ça :





Bon spectacle

La Fleur du Dimanche

Grande -       est a
Au Maillonà Strasbourg, le 18 et 19 mai 2017
A Annecy à Bonlieu le 23 et 24 mai 2017 
A Lyon aux Subsistance du 15 au 17 juin 2017

Il y a des moutons dans la cave: Panuge de Rabelais par Luc Schillinger au Festival de Caves

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De Rabelais, nous connaissons bien Gargantua, le père et Pantagruel le fils, géants. Et au moins de nom, Panurge et ses moutons, mais saviez-vous que Panurge parlait quatorze langues - dont trois imaginaires - et est devenu l'ami de Gargantua dès le jour où ils se sont rencontrés.


Panurge - Luc Schillinger - Festival de caves - Photo: lfdd

Luc Schillinger, qui interprète Panurge dans la pièce éponyme qui tourne actuellement dans le cadre du Festival de Caves est lui aussi multilingue. Est-ce le fait qu'il se présente dans toutes ces langues qu'il va se faire adopter par Pantagruel et pouvoir endosser ce rôle et tous les autres dans cette fresque babuleuse qui nous refait découvrir les moeurs de la Renaissance? Il nous emmène dans un odyssée homérique où il endosse tous les rôles et nous conte de magnifiques épisodes dont la morale n'est pas toujours bienséante.
C'est un peu le bouffon, le fou du roi qui gratte là où cela fait mal, et fait l'empêcheur de tourner en rond, en même temps que celui qui rue dans les brancards ou se venge  - quelquefois sans raison. Mais il peut tout aussi bien être totalement naïf et ne pas savoir quoi faire.

Cela nous donne droit à quelques épisodes épiques et comiques dans un langage qui n'était pas si poli et qui fleurissait d'expressions bien vertes et vivantes.


Panurge - Luc Schillinger - Festival de caves - Photo: lfdd


Le décor minimal et les accessoires réduits à l'essentiel, ainsi que la proximité du comédien nous plongent complètement au coeur des situations. Et la mise en scène de Simon Vincent jouant sur cette forme de conte épique nous ramène dans l'enfance où l'on (re)découvre le monde et une - certaine - morale dans un langage imagé et nature.

Bon Spectacle 

La Fleur du Dimanche

Le Festival de Caves qui en est à sa douxième édition est présent cette année dans plus de 93 communes avec 38 spectacle (15 créations) pour plus de 200 représentation. Plus de quarantes personnes y participent activement. le programme complet (près de chez vous) est ici:
http://www.festivaldecaves.fr/

En avance, en retard: Juif, Nazi, Grec, Fantôme.... Fleurs de ce Dimanche

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Vous êtes en avance, je suis en retard, et en même temps, la fleur du jour - enfin la première a déjà été publiée hier - l'avez-vous vue sur un réseau social ? La voilà:


Gentil coquelicot version 1 - l'avant-veille - Photo: lfdd

Le billet du jour - qui arrivera quand il doit arriver - va traiter de sujets dont nous avons déjà parlé (par exemple le 8 mai, jour de commémoration de la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie, où je me suis fais accuser d'avoir traité les Allemands de nazi et où j'avais corrigé "Allemagne nazie" en ôtant "nazie" par risque d'amalgame. Curieusement, un peu plus tard - comme quoi des fois il est bien d'attendre, un article du Monde Littéraire du 19 mai parle de Norbert Elias, sociologue allemand qui vient enfin (toujours attendre) vient de voir son livre "Les Allemands. Evolutions de l'habitus et luttes de pouvoir aux XIXème et XXème siècle" enfin - avec presque trente ans de retard - traduit. Je vous en dirai bientôt plus....
Curieusement aussi, dans le même supplément, je tombe sur un article sur l'auteur-éditeur Maurice Olender intitulé "Va de l'Avant" de Roger-Pol Droit qui commence ainsi:

"Il existe un problème insoluble quand on rencontre Maurice Olender: qui arrivera le premier? Dans les années 1990, une longue expérience m'a convaincu qu'il n'existe pas d'issue: il est toujours en avance. Au point que tenter de l'être un peu plus que lui est parfaitement inutile....."

Allez, je vous offre la "suite des coquelicots" pour vous faire patienter:


Gentil coquelicot - version 2 - la veille, matin - Photo: lfdd

Cela continue comme cela:
"Depuis, nous nous sommes un peu perdus de vue, mais cette étrangeté, aujourd’hui, me frappe de nouveau. Arrivant de Bruxelles, son refuge d’écriture (« Le train est mon seul domicile fixe », précise-t-il), il m’a donné rendez-vous au bar d’un hôtel tranquille, pas loin de l’église Saint-Sulpice. « Disons à 15 h 15 », indique son dernier message. Par les hasards des transports, je suis sur place dix bonnes minutes plus tôt. Evidemment, il y est déjà. Ce n’est pas seulement un détail. En fait, il se pourrait que cet homme déconcertant fût toujours là « avant ». Reste à comprendre ce que cela veut dire.
Serait-ce la seule façon de faire tant de choses en même temps ? Le moyen d'être - à la fois ? Tout à tour ? avant tout?... - un savant, un poète, un professeur, un directeur de revue, un éditeur. Car le paradoxe de Maurice Olender est d'être ici un érudit engagé, là un contemplatif suractif, partout un homme-orchestre qui professe accepter ne rien maîtriser."

Mais le sujet n'est pas là, et le plus drôle de l'histoire non plus.
D'ailleurs, une petite anecdote en passant:
Comme son livre s'appelle "Un fantôme dans la bibliothèque" et que le sujet - en tout cas le titre - m'intéresse, je vais derechef l'acheter chez mon libraire habituel. Je ne le trouve pas et quand le libraire va le chercher pour moi, il semble être "caché" derrière un client qui cherche lui aussi dans le même coin (c'est effectivement un coin)....
En attendant de trouver le livre et pour vous faire patienter, je vous précise la définition - en tout cas celle du titre de Maurice Olender:
Fantôme :"Ce terme évoque la présence invisible du passé assassiné, les paroles écrasées. Dans les bibliothèques, il désigne aussi cette plaquette signalant, sur l'étagère, un volume absent."
Nous patientons un bon moment, attendant que le "client" ait trouvé le livre qu'il cherche mais au bout de quelques bonne minutes, le libraire déniche le "fantôme" non pas dans le rayon, mais sur la table de présentation des nouveautés, bien en vue... Cela rappelle "La Lettre volée" d'Edgar Allan Poe...  

Mais avant de continuer avec Maurice Olender, la suite des coquelicots du jour: 

Gentil coquelicot - version 3 - la veille, après-midi - Photo: lfdd


Gentil coquelicot - version 3 - la veille, après-midi - Photo: lfdd

Je continue avec Maurice Olender, dont parle Roger-Pol Droit:
"..... Si les poètes vivent toujours "avant", celui-ci est né "après". Après la seconde guerre mondiale, après la Shoah, après les trains qui déportaient, après les écrits qui organisaient le génocide. Du coup, il s'est défié de l'écriture, des mots qui se transforment en machines à tuer, Longtemps, comme cet enfant qui se cache et se montre au coeur du texte intitulé "Un fantôme dans la bibliothèque", donnant son titre à l'ensemble, il aurait refusé d'apprendre à lire. L'enfant n'a pas peur des histoires que racontent les livres, mais bien de l'alphabet. Sous aucun prétexte il n'acceptera de lire ni d'écrire parce qu'il a compris qu'avec les lettres se composent aussi des phrases donnant l'ordre d'exterminer."
.... "Quelques décennies plus tard, il soutient qu'en un sens il ne sait toujours pas lire. ..."
Et de citer Olender:
"Il faut cesser de lire avec la tête, dit-il, il faut lire avec les doigts, avec la peau. Parce que les mots sont, en fait, plein de violence ou de tendresse, La forme d'un terme, sa sonorité, la découpe des lettres, toute sa poétique sont plus percutantes que les seules données sémantiques.
Il faut préciser que Maurice Olender, même s'il refuse de lire, va apprendre - en plus de l'hébreux, le grec ancien, le latin et un peu de sanskrit et faire un diplôme d'archéologie...

Et, vous invitant à lire l'article de Roger-Pol Droit - et le livre de Maurice Olender, je vous en offre une dernière citation:
"Parler de l'absence, c'est sans doute accepter de s'égarer, loin des sentiers rassurants de l'univers bibliographiques des notes érudites, faire un récit où ne s'articulerait plus dans le miroitement du texte, les éléments nécessaires à une pensée foramnt système. Il est en effet des jours où l'on expose ce que l'on veut réciter (...) Il en est d'autres où l'on s'expose. Comme si une pensée pouvait se glisser entre deux zones d'autre chose, comme si, entre deux pensées, on pouvait saisir quelque chose d'indescriptible. Aussi, ne m'en veuillez pas de vous entraîner dans une étrange mosaïque avant d'en venir à cette improbable mais cependant nécessaire magie de l'absence. (...) Pour aborder ce mot, l'absence, et tenter de comprendre en quoi il me signifie, c'est vers les mythes, ces récits "mensongers" que les Anciens disaient "séduisants", que je me tourne une fois encore pour essayer de saisir quelque chose. Mais comment faire?"

La suite bientôt... Mais je ne vais pas vous expliquer pourquoi Maurice Olender arrive toujours en avance, de mon côté, j'avance:
1. La suite des coquelicots,
2. La suite de la réflexion : Norbert Elias, les Nazis et l'Allemagne (entre autres).



Gentil coquelicot - version 4 - dimanche matin - Photo: lfdd

Le sociologue Norbert Elias 1897-1990) n'a pas seulement observé le XXème siècle en sociologue mais il l'a totalement expérimenté, vécu - heureusement a-t-il échappé au massacre, grâce à un exil précoce vers l'Angleterre, ce que malheureusement ses parent, victimes de la Shoah, n'ont pu. Il a étudié le processus de civilisation et la société de cour, notamment française. Deux ouvrages paraissent en 1973 et 1975: "La Civilisation des Moeurs" et "La Dynamique de l'Occident". Et à partir des années 1950 il s'intéresse à la "rebarbarisation" propre à la période nazie. Comme le dit Nicolas Weil dans l'article "Essai sur la violence des faibles", Norbert Elies s'oppose aux deux thèses "classiques": "Celle du "Sonderweg" (la voie particulière) (qui) veut que le cours apocalyptique pris par les événements soit le produit d'une singularité allemande. La seconde, soutient au contraire que le nazisme ne représente qu'un avatar de la vague totalitaire et bureaucratique qui a submergé la modernité occidentale au XXème siècle. Si les atrocités du régime hitlérien n'ont rien d'unique dans le monde ni dans l'histoire, il existe bel et bien une différence, juge Elias, mais elle est de degré et non de nature. Pour être pertinente, l'analyse de l'histoire allemande contemporaine (jusqu'à celle du terrorisme dans les années 1970) doit se concentrer sur les raisons de l'incroyable intensité atteinte par cette radicalisation. 
Selon Norbert Elias, l'histoire collective imprime sa marque sur les émotions et les aspirations des individus. Hitler n'a donc pas eu besoin d'"ensorceler" la population pour la faire adhérer à des idéaux. Le rêve du "Reich Millénaire", l'idéal aristocratique de supériorité étendu à la masse des Allemands à travers la notion de "race", la peur du déclin et la valorisation corrélative de la force ont correspondu à l'"habitus" (ce qui dans l'individu exprime le rapport historiquement déterminé à son Etat) de bien des Allemands du temps.


Gentil coquelicot - version 4 - dimanche matin - Photo: lfdd


Plus loin, il parle des "songes nazis de grandeur irréalistes au regrad des potentiels industriels et démographiques du paye (qui) sont aussi ceux de la population" et de "cette peur allemande de la décomposition qui mène à la haine du faible et à l'exaltation du fort. Une autre facette de la haine de soi."

Curieusement, nous pourrions faire quelques parallèles avec notre époques et quelques civilisations, régimes ou même régions ou environnements proches.
J'entends déjà citer en guise de réponse, d'autres génocides ou régimes totalitaires (ou qui ne l'avouent pas alors que leurs mode de fonctionnement et actes en procèdent). Mais l'objectif n'est pas uniquelent de dénoncer ou de polémiquer, mais d'essayer de trouver et des pistes de compréhensions et de modalités qui nous permettraient d'avancer dans notre quotidien en ayant une lecture qui nous permet de comprendre un peu mieux ce qui se passe autour de nous et, je l'espère, d'avancer un petit peu dans la construction du monde de demain (en référence au livre "Le Monde d'Hier" de Stephan Zweig).


Gentil coquelicot - version 4 - dimanche matin - Photo: lfdd
    
Et les Grecs, me direz-vous?
Eh bien il ne faut pas les oubllier non plus, ils se débattent aussi dans leur soucis, bien loin de nous et je reviens vers Yannis Ritsos qui déjà en 1985 disait:
"Elle est donc
un tel vide immense
une telle provation
la liberté?"

Et aujourd"hui, Christos Ikonomou, dans son livre "Le salut viendra de la mer" nous dit:
"Voici ce que nous sommes tous devenus depuis trois ans? Des gens qui n'osent pas rire. Des gens aux dents cassées. Des gens comme des dents cassées. Cassés. Coupés."



Gentil coquelicot - version 5 - dimanche après-midi - Photo: lfdd

Une pensée à Theo Angelopoulos, mort renversé par une moto alors qu'il était en train de réaliser un film sur les migrants, une autre à Vassilis Alexakis (merci à Albert Strickler d'avoir rappelé son livre "La Clarinette" - peut-être en prlerons-nous un de ces jours... qui dit (également dans le même numéro du Monde:
"C'est impossible de parler de la Grèce, de situer une action en Grèce sans que la crise soit présente. Elle est assise à toutes les tables, dans tous les bus. C'est la vedette sinistre de notre pays. Notre soleil noir."

Et avant de finir en chansons, pour prouver que les coquelicots sont bien là et déjà là - et que ce ne sont pas ceux de l'an dernier, une ultime image des coquelicots - dernière variation - avec les derniers brins de muguet de - presque -  montagne généreusement offerts par les parents de Véronique:


Gentil coquelicot - version 6 - dimanche après-midi - Photo: lfdd

Et donc, comme nous sommes partis en Grèce, voici un Sirtaki dansé par Anthony Quinn sur une musique de Mikis Theodorakis dans le film de Michael Cacoyannis, Zorba le Grec:





Autre film, autre chanson, "Ta pedia tou Pirea (Les Enfants du Pirée) avec Mélina Mercouri de Jules Dassin, mari de la dame et papa de Joe:





Autre chanson héllénisante, Mon Fils Chante, de Maurice Fanon, chanté successivement par Juliette Gréco et l'auteur: 





Mon fils chante 

Pour ceux qui entrent dans la danse 
Au nom de la grande espérance 
Au mépris de leur vie 
Mon fils chante 
Pour ceux qui luttent pour la vie 
Sans autres armes que leur vie 
Pour qu'ils vivent longtemps 
Mon fils chante 
Pour ceux qui combattent la nuit 
Pour le jour où le soleil luira 
Pour tous les hommes 
Mon fils chante 
Pour ceux qui meurent en chemise 
A l'aube du temps des cerises 
Sous les yeux des fusils 
Mon fils chante 

Mon fils et toi le fils 
Qui naîtra de mon fils 
Tant que meurt la liberté 
Pour que la liberté 
Vive dans le monde entier 
Mon fils il faut chanter 

Pour ceux qui poussent sans espoir 
La porte étroite de l'histoire 
Au nom de l'idéal mon fils chante 
Pour ceux qu'on traîne dans le noir 
Sur le sol du dernier couloir 
Des chambres de tortures 
Mon fils chante 
Pour ceux qui ne verront jamais 
Plus le soleil rouge de mai 
Sur le port du Pirée mon fils chante 
Pour ceux qui jusque dans la mort 
Ont la force de vivre encore 
Pour ceux qui vont vivre 
Mon fils chante 

Mon fils et toi le fils 
Qui naîtra de mon fils 
Tant que meurt la liberté 
Pour que la liberté 
Vive dans le monde entier 
Mon fils il faut chanter


Bon Dimanche et Bonne semaine


La Fleur du Dimanche 

P.S. Pour ceux qui sont tombés sur une page blanche ou une page en train de se compléter, je vous recommande vivement de suivre régulièrement l'avancée de complétion de ce billet du jour, vous n'êtes pas "en avance", mais dans un "Work in Progress" - A bientôt!

Sommaire du mois d'avril 2017

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Vous avez peut-être raté un billet de La Fleur du Dimanche en avril, voici le sommaire:

Pour commencer, le sommaire du mois précédent:

Sommaire du mois de mars 2017

Et tout de suite, le 1er avril, un article sur la Guyanne: faux voyage express pour récupérer des fleurs, mais vrai poisson d'avril - certain(e)s y ont crû...

La Fleur du Dimanche a fait un voyage express en Guyane dans l'avion des ministres.


Dimanche 2 avril - Cerisier de Cayenne ou du Japon - Poisson d'avril ou poisson-chat
Avec la découverte du poisson rouge "barbu, des "Cerises de Cayenne" et pour continuer avec Cayenne, la chanson éponyme de Jacques Higelin et en bonus "Encore une journée d'foutue

Puis semaine chargée en spectacle
Le 4 avril : Baal au TNS: dans la cage du hamster, sous le étoiles
Le 5 avril ;  Celles qui me traversent d'Anne Théron à Pôle Sud: La mer nourricière
Le 7 avril au Maillon : Le Mouvement de l'Air - Adrien M et Claire B: Quand le corps apprivoise le décor

Dimanche 9 avril - avec des fleurs de pommier, un hommage aux exilés et aux disparus, Brecht qui chante le "Lied von der Unzulänglichkeit menschlichen Strebenset Gatti qui parle:
En attendant les hirondelles: Gatti, Brecht et Mostar 

Dimanche 16 avril, avec des tulipes, une TVA sur la Démocratie, la politique, l'éthique, etc... et une chanson de Bécaud "Marie, Marie"
Pax et Pâques, Poli et Poly, Tic et Tique, Sophie et Marie, que d'oeufs

Le 19 avril, Théâtre au Cube Noir : Les Comédiens du Rhin jouent Botho Strauss: "Il jaunira aussi ce jour"

Dimanche 23 avril - avec du jasmin et des valses: La Montalabanaise de Gus Viseur interprétée aussi par Richard Galliano:
Valse hésitation et montalbanaise: Oyez la mélodie et un peu de jasmin comme parfum - Au boulot !
Et en prime Anne Sylvestre: "Les gens qui doutent" - pour les élections!

Nouvelle semaine chargée en spectacles - carrément quatre.
Le 26 avril : Le froid augmente la clarté au TNS: un rêve blanc dans une cave de souvenirs glacés
28 avril - 2 spectacles de Wajdi Mouawad au Maillon : Seuls et (ses) Soeurs: De la geste familiale d'aujourd'hui au grand show contemporain
29 avril: Médée-Matériau au TNS: ceci n'est pas du cinéma, c'est une vraie expérience théâtrale

Dimanche 30 avril, avec des Fleurs blanches, un hommage au "Ni, ni," et au "Si, Si,.." 
A gauche Nini, à droite Sisi, et le blanc de la fleur n'est pas nul
Avec quelques citataion politiques historiques, 
La chanson de Bruant "Nini Peau d'chien" par Bruant et Patachou 
La "Chanson des Si" par Juliette Gréco
Et la Chanson "Si si si le ciel" par Michel Jonasz


En guise de fleurs, des fleurs du futur - les coquelicots qui fanent fin mai!


Coquelicot fané - Photo: lfdd

Coquelicot fané - Photo: lfdd

Je vous rajoute un TVA:
"Il n’est aucune beauté qui n’ait sa tache noire.
Même le coquelicot.Au coeur porte la sienne, que chacun peut voir.

Je vous offre également une chanson, à défaut de "Greek Text" de Hani Union - à écouter sur le disque "Lost in China":
https://www.youtube.com/watch?v=2I_0R3EK9UM&index=4&list=PLlrc10z76AZssKBw_ROe1j_LlGXqm9iV_

Ou de Bu Yi: Hua (Fleurs)
https://youtu.be/F0HyVTFbs60?list=PL9sheNdtDgiOD6bcVwQAKapffdM6-vnO9

Voici une autre chanson, celle de Horse Radio: Wild Flowers





Bonne lecture et bonne écoute.

La Fleur du Dimanche

De nouvelles expositions à Strasbourg après les Ateliers Ouverts

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A Strasbourg les Ateliers Ouverts (voir mon billet du 13 mai) se sont refermés pour la plupart - sauf si vous avez une clé ou une connaissance qui peut vous faire visiter....

Des expositions se terminent - dépéchez-vous d'y aller -d'autres démarrent. La page - en cours - sera mise à jour au régulièrement pour vous mettre au courant...

Si vous ellez à Paris, une page (qui se complète..) vous présente "Les Fleurs" de Redouté au Musée de la Vie Romantique, Rodin et Anselm Kiefer en dialogue chez le maître, et un apperçu du Salon de Montrouge qui se termine le 24 mai 2017.
  
Chez Apollonia , l'exposition "Philoxemia" se termine bientôt, prochain rendez-vous "Papiers en fête". Avec Myreya Samper ? A découvrir alors, comme le "Jardin d'Apollonia"...


A la Galerie Art Course, du 23 au 28 mai, exposition spéciale "Fête des mères" : "Mamma Mia" avec les travaux de Fabien Barrero-Carsenat | Jacqueline Bilheran-Gaillard | Sébastien Carré | Guillaume Chervet | Guillemette Filliatre | Marie Flambard | Martine Hauth | Beru Inou | Izumi | Maud LC | Beatrix Li-Chin Loos | Angèle Miss | Marie Niederlender | Jenny Niess | Diane Peters | Jérôme Pergolesi | Monika Płusa | Caroline Riegert | Jacky Schieberlé | Dominique Stutz | Nora Zaïr
Vernissage ce mercredi 24 mai à partir de 18h avec une dégustation de vin du Domaine Roland Schmitt
Exposition du 23 au 28 mai 2017 

L'exposition suivante est consacrée au dessin:  "Autour du dessin contemporain"
Vernissage le 31 mai 2017
Exposition jusqu'au 24 juin 2017



A la Galerie Bamberger, l'exposition de Pascal Lombard est terminée, nous attendons la suivante...



A la Galerie Brûlée, l'exposition de peintures "Fable" de Carlos Morago et des céramiques d'Anne Bulliot est prévue jusqu'au 10 juin 2017.


Anne Bulliot - céramiques - Galerie Brûlée 



Au CEAAC, les expositions dont "En l'occurrence" se sont temrinées le 24 mai.
Il y a un événement: un concert de Fred Frith et Vincent Segal le lundi 29 mai 2017 à 20h00.



A la Chambre, la nouvelle exposition présente une séléction des Fonds photographiques des FRACS du Grand Est "Regards Photographiques du 28 avril au 11 juin 2017.


La Chambre Strasbourg - Sandy Skoglund - Radioactiv Cats Exposition Regards photographiques



Au CIARUS, une exposition d'oeuvres d'André Nabaro, des "Cercles", des "Entrelacs"; des "Vues par terre",  se termine le 25 mai 2017.
Bientôt des images de son atelier....

André Nabarro -Entrelacs - Ciarus - Photo: lfdd

André Nabarro - Ciarus - Photo: lfdd

André Nabarro - Masque - Ciarus - Photo: lfdd



A côté du MAMCS, la Galerie Philippe Decorde est aussi entre deux exposition
A voir....



La Galerie l'Estampe  nous propose toujours des oeuvres à voir sur le quai des bâteleirs en plein travaux.
Leur nouvel Espace-Atelier propose une exposition en duo de Marie-Odile Biry-Fétique et Louis Danicher "Paysages Singuliers".




Exposition à L'Atelier de L'Estampe à Geispolsheim (attention, pour y arriver il vaut mieux prendre la sortie Illkirch Sud et bien regarder sur un plan le - 6 rue de l'Ill de Geispolsheim (à l'ouest de la RN) 



Bertrand Gillig,  va présenter une exposition personnelle de Stéphanie Lucie-Mathern - Lauréate du prix Théophile Schuler 2016)
A découvrir  d u 10 juin au 2 juillet 2017.



La Galerie Yves Iffrig montre le travail autour du paysage "Réinventer le Paysage #2" avec Marc Couturier, Lionel Petithory, François Rieg, Pierre Savatier, Nathalie Savey, David Scher, Stéphane Spach.
Jusqu'au 27 mai 2017



A la 
Galerie Jean-François Kaiser une exposition de Marius Pons de Vincent "Chloros", à partir du 28 avril
Jusqu'au 24 juin 2017

Marius Pons de Vincent - La Planche -  2015 - Galerie JF Kaiser


Lieu d'Europe expose des créations d'étendards "Est Temps D'Art" dans le parc du Kaysersguet par des plasticiens de renommée internationale: Valerio Adami - Italie, Jacques Bosser - France,Errō - Islande, Daniel Humair - Suisse, Christophe Hohler - France, Peter Klasen - Allemagne, Tony Soulié - France, Richard Texier - France, Tomi Ungerer - Irlande, Raymond Waydelich - France. 
Des artistes établis dans la région ont également été sélectionnés: Geneviève Aïssi, Frédéric Caillard, Claudine Malraison, Véronique Moser, Martin Ott et Hildegard Wagner-Harms. 
Jusqu'au 30 mai


Lieu d'Europe - Est Temps D'Art - Martin Ott - Véronique Moser - Claudine Malraison - Photo: lfdd


Dans le cadre de Strasbulles 2017 qui fête ses 10 ans, Lieu d'Europe va exposer un apperçu de la Bande Dessinée allemande à partir du 29 mai
exposition du 29 mai au 15 juillet 2017


Le 
Petit Cabinet du Pont de Pierre, l'Association Envie de Quartier  propose une nouvelle installation de Laure André "Ressac" Respirez profondément matin et soir
A partir du 30 mars 2017.



A la Popartisserie, la nouvelle exposition "Chimères"  / en4ki et Julien Huguet. Julien Huguet et en4ki, artistes, peintres, illustrateurs, vous proposent de vous plonger dans un univers coloré habité de créatures fantastiques.
A partir du 25 mai jusqu’au 4 juin



Fredd Croizer à la Galerie 
Radial Art Contemporain nous présente une nouvelle exposition "METALICA" Le métal en agitation, une sélection d’oeuvres en métal réalisées par les artistes: Till Augustin - Alain Clément - Bodo Korsig - Ewerdt Hilgemann - Pierre-Alain Münger et Willi Siber
Vernissage le jeudi 8 Juin à 18h
du 9 Juin au 15 Juillet 2017 



Chez Jean-Pierre Ritsch-Fisch, la galerie accueille pour la première fois l’artiste Eric Antoine pour son exposition  "Le complexe de la Simplicité".
Vernissage le vendredi 26 mai à partir de 18h en présence de l’artiste.
Du 26 mai au 13 juillet.



Au Syndicat Potentiel un exposition du 11 au 27 mai 2017 - "Overview - Duo -h-" (T. Guichard + N. Gélard) & Thomas Lasbouygues
Jusqu’au 27 mai 2017.



Chez Stimultania, derniers jours de la magnifique exposition de William Kentridge "Mooving beyond Borders", 
Prenez le temps de regarder la vidéo en antier, elle ne dure que 15 minutes, mais 15 minutes magnifiques.





A la Galerie, Christophe Tailleur exposition de Pablo Bouteiller jusqu'au 27 mai 2017.


Pablo Bouteiller - Galeire Christophe Tailleur



Au Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, la nouvelle exposition sur Pierre Mercier "Rien n’a jamais cessé de commencer": cette phrase énigmatique et poétique de Pierre Mercier (1946-2016) donne son titre à un projet collaboratif qui réunit le Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS), la Haute école des arts du Rhin (HEAR) et le LaM - Lille Métropole musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut - trois lieux qui ont accompagné le parcours de l’artiste.
Du 24 avril au 30 juillet 2017



Au Musée Tomi Ungerer, pour fêter les 85 ans de notre artiste international une exposition "l'Art de l'enfance" qui présentes ses dessins d'enfant.
Jusqu'au 22 octobre
Et en complément, les dessins de Peter Knapp. Né en Suisse en 1931, le graphiste, peintre, photographe et vidéaste s’est notamment fait connaître pour sa direction artistique du magazine Elle et pour ses films documentaires.
A partir du 24 mars.
Jusqu'au 2 juillet 2017



Au nord de Strasbourg, à Drusenheim, au Pôle Culturel et au Musée Paso, la saison continue avec une exposition de l’artiste Samuël Levy, "Artificial Nature" à 
partir du 2 juin 
Vernissage le 1er juin à 18h00
exposition du 2 juin au 8 juillet


Samuël Levy - Artificial Nature - Ghosts in my mind

Et en extérieur, vers le Rhin, une exposition "Fleurs en liesse" dans le cadre de WandPlakatKunst (l'art sur des panneaux publicitaires, de part et d'autre du Rhin, à Drusenheim et en Allemagne à Rheinmünster et Bühl.

Avec les artistes/ die KünstlerInnen :
Gundula Bleckmann, Rainer Braxmaier, Sabine Brand Scheffel, Luc Demissy, Claude Gagean, Didier Guth, Johanna Helbling-Felix, Walter Jung, Christine Kaul, Andreas Lau, Patrick Lecorf, Wolfgang Müller, Ainaz Nosrat, Veronika Olma,  Paso, Jean-Francois Robic, Germain Roesz, Eva Schaeuble, Werner Schmidt, Jost Schneider, Ernst W. Schneider, Nicolas Schneider, Heinz Schulz Koernig, Mike Überall, Angela Ulrich, Sylvie Villaume, Gaby Streile, Jacques Verdier, Helmut Wetter, Haleh Zahedi, Jürgen Zimmermann

WandPlakatKunst - Germain Roesz - Drusenheim - Photo: lfdd

WandPlakatKunst 6 Gaby Streile - Drusenheim - Photo: lfdd

Dans les jardins de l’Altwasser du / von 20.04 - 30.09.2017
Entrée du parc/ Eingang vom Parc : rue de Lorraine, 67410 Drusenheim
Ouvert tous les jours / jeden Tag geöffnet



A la librairie-gallerie  "Art et l'Être" au 17 bd de la Victoire à Strasbourg, les Encres et Eaux fortes d'Eric Ball
Du 9 mai au 8 juillet 2017.


Bonnes expositions

La Fleur du Dimanche

By the heart, par coeur, pour le coeur, sinon j'oublie

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La Fleur du jour est dédiée aux Mancunians - et à tous les habitants du Monde....
Et pour faire un peu Fluxus, aussi à Georges Macunias...

Pour commencer par la fin - sinon j'oublie, - la fin des coquelicots....



La fin des coquelicots - Photo: lfdd

Eh oui, ils ont fini (voir les débuts difficiles les autres dimanches et jours fériés).



La fin des coquelicots - Photo: lfdd



En ce qui concerne le TVA, je parlerai de Noam Chomsky, Mette Edwardsen, Tiago Rodriguez et Clémentine Mélois.

Pour ne pas oublier la liste des commissions, je commence par la fin, donc Clémentine:

Elle vient d'éditer un livre qui s'appelle "Sinon j'oublie" (Editions Grasset) et qui, à partir des petits papiers trouvés (par exemple des "post-it" - suivez mon regard vers Patrice), genre "liste des commissions", elle a inventé la vie (un bout de vie) de la personne à qui cela aurait pu appartenir.
Je ne vous recopie pas la liste des commissions mais vous en montre le résultat en images. Un premier clin d'oeil à Albert:


Sinon j'oublie - Clémentine Mélois - Albert

Puis Christel:


Sinon j'oublie - Clémentine Mélois - Christel

Et Alison

Sinon j'oublie - Clémentine Mélois - Alison


Pour la suite des TVA, je ne parlerai pas, ni ne citerai le reste de ce que j'avais promis, je ne vais que vous en faire un résumé.

Mette Edwardsen et Tiago Rodriguez travaillent autour des livres, entre autres pour Mette de Fahrenheit 451. Elle fait un travail autour des livres et de la mémoire, entre autres un spectacle "Time has fallen asleep in the afternoon sunshine" dans lesquels, des personnes, comme vous et moi, elle aussi, vous récitent un livre qu'elles ont appris par coeur... Par coeur, c'est en Anglais "By Hart", autre travail sur la mémoire par Tiago Rodrogues, qui sera visible le 17 juin à Porto, en octobre à Poitiers. A partir du sonnet 30 de Shakespeare  - celui que des milliers de personnes ont récité par coeur en 1937 au Congrès soviétique des écrivains ont récité quand Pasternak n'a dit qu'un mot "30", il l'a fait apprendre à une dizaine de spectateurs et les le fait réciter lors du spectacle où il parle de plein d'autres sujets, surtout de la mémoire, de citations et d'une conférence de Georges Steiner "De la beauté et de la consolation" - elle aussi apprise par coeur et qui parle de l'apprentissage par coeur comme acte de résistance.


Noam Chomsky - Libération


Et pour ne pas recopier et faire une périphrase, je vous montre le texte du troisième thème, Noam Chomsky, linguiste et écrivain engagé qui vient de sortir "Comprendre le Pouvoir" , je ne vais pas parler de cela mais citer juste à côté:

"Quand j'entends des mots comme "dialectique" ou "herméneutique" et toutes sortes de choses prétendument profondes, alors, comme Goering, "je sors mon révolver" [...] Mais si par exemple, je lis Russel ou la philosophie analytique ou encore Wittgenstein, il me semble que je peux comprendre ce qu'ils disent et pourquoi cela me paraît faux, comme c'est souvent le cas. Par contre quand je lis Derrida, Lacan, Althusser ou l'un de ceux-là, je ne comprends pas. C'est comme si les mots défilaient sous mes yeux: je ne suis pas leurs argumentations, je ne vois pas d'arguments, tout ce qui ressemble à une description de faits me semble faux. Alors peut-être qu'il me manque un gène ou je ne sais quoi, c'est possible. Mais ce que je crois vraiment, c'est qu'il s'agit de charlatanisme." 


Dernière fin des coquelicots:


La fin des coquelicots - Photo: lfdd


En en hommage aux Mancunians, un peu de musique d'Angleterre - à écouter avec délectation et en prenant le temps :


The Chemical Brothers - Asleep From Day






The Chemical Brothers - The Salmon Dance






Portishead - SOS




Portishead - Only You





Et les "ancêtres", The Who - Baba O'Riley






Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche


P.S. pour Mette Edwardsen, quelques images ici - bientôt à Courtrai: 

https://www.youtube.com/watch?v=PSMDB7FbBl0

Au CEAAC: Fred Frith, l'iconoclaste de la guitare et Vincent Ségal, le chamane du violoncelle pour un dialogue à trois

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Fred Frith disait: "La fonction de l'art est de communiquer, de créer une communion entre un artiste et une communauté.
Le rêve d'Elisa Arciniegas, elle-même musicienne, violoniste, et improvisatrice fut, lorsqu'elle parla avec Vincent Ségal, autre musicien généreux et créatif de Fred Frith, et qu'il émit le voeux de jouer avec lui, fut de les faire se rencontrer pour un concert par de multiples aspects uniques. Et ce rêve, quelques privilégiés ont pu le vivre dans les locaux du CEAAC, rue de l'abreuvoir à Strasbourg, ce 29 mai 2017.
Il faut remercier Momentanea et le CEDIM, le collectif OH!, le CEAAC et les autres partenaires qui ont permis que ce rêve prenne forme.
En première partie du rêve, un quatuor de musique improvisée résultat d'un travail exploratoire de deux jours avant ce concert avec Elisa Arciniegas et Jean-René Mourot et les deux musiciens (une flutiste et un guitariste) qui nous mirent en appétit avec une très sympathique entrée en matière.  


Fred Frith - Vincent Ségal - CEAAC - Momentanea - Photo: lfdd


Puis vint le duo Fred Frith à la guitare (mais pas que de la guitare...) et Vincent Ségal au violoncelle - et aux boules maracas.
Pour un premier concert entre les deux musiciens, ce fut une magnifique leçon d'écoute et de dialogue entre les deux musiciens. Comme disait aussi Fred Frith, "En tant qu'improvisateur, cet échange avec les auditeurs est fondamental. Il ne s'agit pas d'une expression de soi-même et il ne s'agit pas seulement de se confronter à cette idée, mais de l'éprouver." 


Fred Frith - Vincent Ségal - CEAAC - Momentanea - Photo: lfdd


Règle qu'il a totalement appliquée, et ce d'autant plus que le deuxième rappel s'est conclu.... par un éternuement de spectatrice !
C'est dire l'écoute des musiciens et la communion avec le public. Communion et bonheur qui a effectivement amené l'auditoire et les musiciens à ce double rappel.


Fred Frith - Vincent Ségal - CEAAC - Momentanea - Photo: lfdd

Et donc qui a vu la construction d'un magnifique dialogue qui a débuté par trois morceaux assez longs qui ont permis à chacun de trouver son rythme, son son, sa danse - quelques danses enjouées qui apparaissaient puis disparaissaient dans le premier morceau ou une folle sarabande sur le violoncelle et qui s'emballait sur un jeu de percussion des maracas de Vincent Ségal pour le deuxième morceau, ou encore des mélopées d'inspiration chinoises qui émergeaient d'une séries de percussions de clous, de chaines, de couvercles de boites que Fred Frith frappait ou frottait sur sa guitare et qui s'achevaient sur un doux air suranné et apaisant. La deuxième section fut plus concentrée, avec quelques bijoux de haïku musicaux qui ne durèrent que le temps nécessaire pour peindre des tableaux tous plus beaux les uns que les autres et qui montrèrent à la fois la virtuosité des deux interprètes et leur capacité de s'écouter et de se répondre. Et de montrer la multiplicité des sons que l'on peut tirer d'une guitare ou d'un violoncelle. Surtout la maîtrise de Fred Frith de faire sortir des sons de son instrument en jouant des différents registres - électroniques, de jeu avec une dextérité sans pareille ou avec ses accessoires: brosse, pinceau, clous, tiges de fer, boites en ferraille dans diverses applications, ficelle, bouts de bois, chaînes de différentes tailles, et pour finir, non pour jeter l'éponge, mais pour "emballer" tout le monde, une serviette-torchon qui servira à étouffer le son de la guitare, frapper les cordes ou les cacher pour quand même jouer à travers. 


Fred Frith - Vincent Ségal - CEAAC - Momentanea - Photo: lfdd

La soirée fut un vrai bonheur avec ces musiciens dont la renommée ou les références n'a pas fait perdre la simplicité et l'humilité, et surtout le plaisir de jouer et le bonheur de partager la création et l'écoute réciproque.
Une très belle soirée, rare "inédite" comme l'avaient annoncé les organisateurs. On en redemande*!


La Fleur du Dimanche

Pour ceux qui souhaiteraient écouter un autre concert de Fred Frith, l'opportuité est à Bâle le 6 juin dans le cadre de Laboratorium au Jazzcampus Club à 20h30 Reihe für Freie Improvisierte Musik avec Fred Frith (g), Camille Emaille (perc), Stefanie Erni (voc) 




Le Radeau de la Méduse au TNS : Et vogue le Groupe 42

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Il est de tradition au TNS à Strasbourg, ou plutôt à la "promotion" de l'école qui termine ses études de travailler sur un spectacle qui donne lieu à des représentations publiques.
En général, les spectacles sont de bonnes qualité - il vaut mieux étant donné que les comédiens sont après sur le marché du travail.

Le groupe 42 est un peu particulier. Il est arrivé sous la direction de Julie Brochen et sort sous celle de Stanislas Nordey. C'est d'ailleurs à un de ses élèves quand il était au TNB - Théâtre National de Bretagne, Thomas Jolly, à qui il a proposé de prendre en charge la mise en scène du spectacle de ce Groupe 42. Et comme il y avait six filles et six garçons dans la section jeu - et bien sûr une équipe scénographie, costume,..), le choix de Thomas Jolly est allé à un texte qu'il avait découvert au TNB et qui allait avec cet objectif: Le Radeau de la Méduse de Georg Kaiser.
Le spectacle a donc été monté - et montré à Avignon l'été dernier.
Il a eu un bon succès et revient à Strasbourg au TNS pour une dizaine de jours avant d'aller à Paris au Théâtre de l'Odéon pour la deuxième quinzaine de juin, puis en Chine en juillet et à Monaco le 7 août 2017.


Le Radeau de la Méduse - Thomas Jolly - TNS - Photo: Jean-Louis Fernandez


La pièce, que Georg Kaiser a écrite en exil en Suisse de 1940 à 1943, se base sur une histoire réelle, celle d'un équipage de jeunes enfants, embarqué sur un canot à la suite du torpillage de leur bateau qui devait les emmener d'Angleterre au Canada pour échapper aux bombardements. Elle est le prétexte à décrire cette mini-société isolée qui doit s'organiser et se sociabiliser(les enfants ont entre 11 et 15 ans). Et nous assistons à un simulacre de reproduction d'une caricature de société, avec même en pire - les enfants ne sont pas innocents! - le poids de traditions et de préjugés.
Le choix de mise en scène de Thomas Jolly, avec un bateau qui est une sorte de prison, même si le point de vue est dynamique, nous fait adhérer au plus près de cette "fable" - nous n'allons pas dire "évangile" pas très optimiste.
La lumière et la scénographie nous fait penser au cinéma expressionniste allemand et la musique immerge dans un univers inquiétant. Cette atmosphère nous fait ressentir au plus profond de nous la force de ce récit et nous fait prendre conscience comment certains préjugés ou le poids des traditions peut amener à des extrémités graves.


Le Radeau de la Méduse - Thomas Jolly - TNS - Photo: Jean-Louis Fernandez


La troupe du groupe 42, soudée et qui donne quelquefois l'impression d'un choeur antique nous transporte avec eux dans leur "galère" et on ressort du spectacle un peu secoué en se demandant quel est ce mal de mer qui nous submerge.



Bon Spectacle.

Le Fleur du Dimanche



LE RADEAU DE LA MÉDUSE
1 juin au 11 juin 2017 au TNS
du 15 au 30 juin à l'Odéon - Paris
en juillet en Chine
le 7 août à Monaco au Théâtre du Fort


COPRODUCTION

Texte Georg Kaiser
Mise en scène Thomas Jolly
Traduction Huguette Radrizzani et René Radrizzani

Avec
Youssouf Abi-Ayad, Éléonore Auzou-Connes, Clément Barthelet, Romain Darrieu, Rémi Fortin, Johanna Hess, Emma Liégeois, Thalia Otmanetelba, Romain Pageard, Maud Pougeoise, Blanche Ripoche, Adrien Serre

Scénographie Heidi Folliet et Cecilia Galli
Construction Heidi Folliet, Cecilia Galli, Léa Gadbois-Lamer, Marie Bonnemaison et Julie Roëls
Costumes, maquillages, coiffures Oria Steenkiste
Accessoires Léa Gadbois-Lamer
Lumière Laurence Magnée 
Vidéo et effets spéciaux Sébastien Lemarchand
Composition musicale Clément Mirguet
Son Auréliane Pazzaglia
Régie plateau et machinerie Olivier Leroy, Marie Bonnemaison et Julie Roëls
Régie générale Marie Bonnemaison
Collaboration à la mise en scène Mathilde Delahaye, Maëlle Dequiedt
Consultante en théologie Corinne Meyniel

Spectacle créé avec l'accompagnement artistique de La Piccola Familia : Thibaut Fåck (scénographie), Clément Mirguet (son), Antoine Travert (lumière).

Production La Piccola Familia 
Coproduction Théâtre National de Strasbourg
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
Avec le soutien de l'ODIA Normandie / Office de Diffusion et d'Information Artistique de Normandie
La Piccola Familia est conventionnée par la DRAC Normandie, la Région Normandie et la ville de Rouen. 

Le décor et les costumes ont été réalisés par les ateliers du TNS
Le texte est publié aux Éditions Fourbis
Création le 17 juillet 2016 au Festival d'Avignon

Thomas Jolly est artiste associé au Théâtre National de Strasbourg. 


  

L'amant, la fleur, le poète, d'hier, d'un jour, de la semaine dernière, de demain...

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Il y a quinze jours, avec mon Billet du dimanche 21 mai "En avance, en retard: Juif, Nazi, Grec, Fantôme", je pensais être en retard, oui mais par rapport à qui? A quoi? 

Cette semaine, je tombe sur un "Portrait" de Maurice Olender dans Libération du 30 mai 2017, intitulé "Maurice Olender, l’anti-éditeur" par Virginie Bloch-Lainé avec une photo de Jean-François Robert.


Iris mauve - Photo: lfdd


J'y lis une réponse à la question de la journaliste : 
"Que pense le philologue du climat de haine qui pesait sur l’entre-deux-tours de la campagne électorale ? "Je vous réponds en vous renvoyant à un chapitre de Race sans histoire intitulé "De la responsabilité sémantique", dans lequel je signale que les mots peuvent être des couteaux. On passe beaucoup plus vite qu’on ne le pense de l’insulte sexuelle à la violence sexuelle, du jeu de mots déplacé à la blessure qui fait saigner. Ceux qui ont insulté Macron, l’affublant d’un nez crochu, stigmatisant son passé de banquier, savent-ils qu’en 1968, des manifestants disaient qu’ils étaient contre les "banquiers juifs" Rockefeller et Krupp, comme si "banquier"était synonyme de "juif" ? Ni les Rockefeller ni les Krupp n’étaient juifs.""

Cela renvoie à l'histoire des mots et des expressions et je remercie un fidèle lecteur de m'avoir alerté sur l'usage de l'expression "Je sors mon révolver" par Noam Chomsky, attribuée à Goering dans mon billet de dimanche dernier.


Iris mauve - Photo: lfdd

Petit rappel et complément en wiki et en images:
Je cite le fidèle lecteur qui cite Wikipédia
" Chomsky se trompe. "Je sors mon revolver" n’est pas un mot de Göring, mais d’un certain Hanns Johst.
Wikipedia nous dit que :
"Johst écrit en 1933 une pièce intitulée "Schlageter", expression de l'idéologie nazie et jouée lors de l'anniversaire d'Adolf Hitler pour célébrer l'arrivée au pouvoir des Nazis. Il s'agit d'une hagiographie héroïque du martyr « pré-nazi » Albert Leo Schlageter (1894-1923). La phrase « quand j'entends le mot culture, je sors mon révolver », souvent prêtée à des dirigeants nazis, vient de cette pièce. Mais la phrase originale est un peu différente : « Wenn ich Kultur höre ... entsichere ich meinen Browning !. » « Quand j'entends parler de culture... je relâche la sécurité de mon Browning ! » (acte 1, scène 1). Elle est dite par un personnage de la pièce, dans une conversation avec le jeune Schlageter. Dans cette scène, Schlageter et son camarade de temps de guerre Friedrich Thiemann étudient pour préparer un examen d'université mais commencent à se disputer sur la question de savoir si cela vaut la peine de faire cela alors que la nation n'est pas libre. Thiemann affirme qu'il préfèrerait se battre plutôt que d'étudier."

Et voici l'expression retraitée qui apparait au cinéma (avec des "images d'archive". 
"Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver."


Quand j'entends le mot culture,...

Peut-on dire que cette  expression a été l'un des premiers "Mème" puisque cela a aussi donné:
"Quand j'entends le mot culture, je sors mon pistolet!", ou "...je sors mon Luger " ou "...je brandis mon automatique", ou encore "...je dégaine mon six-coups" et à la télévision "Chaque fois que j’entends le mot culture, je dois sortir mon chéquier." ou même "Quand j’entends le mot revolver, je sors ma culture."....
La liste peut être complétée...



Fleur Bleue - Photo: lfdd


Pour changer de registre, et revenir de Cannes, la chanson du film de Philippe Garrel "L'Amant d'un jour" - à ne pas confondre avec celui de Jean-Fançois Ozon "L'Amant double", c'est sur un texte de Michel Houellebecq chanté par 
Jean-Louis Aubert - Lorsqu'il Faudra




Lorsqu’il faudra


Lorsqu’il faudra quitter ce monde,
Fais que ce soit en ta présence
Fais qu’en mes ultimes secondes
Je te regarde avec confiance

Tendre animal aux seins troublants
Que je tiens au creux de mes paumes ;
Je ferme les yeux : ton corps blanc
Est la limite du royaume.

Un matin de grand clair beau temps,
Tout rempli de pensées charnelles
Et puis le grand reflux du sang,
La condamnation essentielle ;

La vie qui s’en va en riant
Remplir des entités nouvelles,
La vie n’a pas duré longtemps,
La fin de journée est si belle."


Et puis le Poème "Sensation" d'Arthur Rimbaud chanté par Jean-Louis Aubert puis par Robert Charlebois


 






Sensation

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.

Arthur Rimbaud

Et pour finir tout à fait sur un autre registre, et revenir aux 
Chemical Brothers d'il y a une semaine - le clip Wide Open ft. Beck avec une chorégraphie de Wayne McGregor et dansé par Sonoya Mizuno et c'est réalisé par Dom & Nic ( attention les effets spéciaux !):








 Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

Nachlass au Maillon : Les acteurs sont partis pour mieux nous toucher

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Comment toucher quelqu'un que l'on connait, ou même comment toucher quelqu'un que l'on ne connait pas, quand on n'est plus là ?
Le toucher au plus profond ?
Avec une vidéo ? Non, c'est trop réaliste, trop présent... La parole, oui, mais la parole d'outre tombe qui prend corps dans un environnement qui se souvient. 
Telle est la gageure du nouveau spectacle de Rimini Protokol - Stefan Kaegi et Dominic Huber "Nachlass", que l'on peut traduire par "héritage" et qui est sous-titré "Pièces sans personnes" - et non sans personnages. L'idée, c'est que dans notre siècle qui voit les gens vieillir de plus en plus, la mort que l'on avait rangée de côté, ressurgit dans nos vies, sous des aspects très divers: la succession, l'héritage, mais aussi la passation, les traces que l'on peut laisser, l'action que l'on menait et que l'on veut faire perdurer...

La pièce de Stefan Kaegi et Dominic Huber interroge tous ces aspects à travers les "portraits" d'absents qu'ils ont aidés à mettre en scène l'art et la manière dont ils souhaitaient laisser une trace après eux. 


Rimini Protokoll - Nachlass - Le Maillon - Photo: Samuel Rubio

Et ces traces sont multiples, et chacune très personnelle, et nous touchent grâce à cette magie du théâtre, en l'occurrence de la mise en scène de l'adieu, qui n'est pas forcément le dernier moment, mais un choix de ce que l'on veut transmettre: un bureau , un lieu de prière, une chambre d'hôtel - de motel - avec des traces, des souvenirs, une petite scène qui rejoue le passé par son absence, un coin d'appartement et bien d'autres. 

Le vévu et le message de chacun, est lui aussi multiple et les moments partagés et la manière de la partager jouent soit l'intimité, soit le discours scientifique, soit une récapitulation - répétition - des choses à faire avant de disparaître ou une lettre à  sa fille, ou encore l'interrogation constante de la fascination - et du risque que représente la mort. Cela peut tout simplement être un cheminement où l'on va prendre conscience de ce moment en se regardant ses pieds... Comme cela peut être interactif au point de nous faire partager les souvenirs communs que nous n'avons pas eu mais aussi le temps - cinq minutes - ou plus, passés ensemble, à être attentifs à des êtres, forts ou fragiles, volontaires ou humbles et qui deviennent les acteurs de leur fin. Et nous disent "Point final". Vous pouvez partir....

Mais vous partirez différents, en ayant pris conscience de la valeur de la vie, de petits moments ou de missions qu'il faut continuer, péreniser.
Et se rendre compte que chacun a, dans ses souvenirs, son moment de gloire ou des moments forts ou tendres, ou de lien avec les siens que l'on voudra, une dernière fois se remémorer...

Et on se remémorera aussi de toutes ces personnes que l'on a côtoyées ici dans ce "spectacle" inclassable. 
Et peut-être chanterons-nous aussi la chanson "Tom Pilibi", Grand Prix Eurovision de la Chanson en 1960, comme Nadine Gros quand elle avait 12 ans..



Merci à Rimini Protocol et aux disparus.

Bon Spectacle

La Fleur du Dimanche 

Nachlass
Au Maillonjusqu’au 11 juin 2017


Un projet de : Rimini Protokoll (Stefan Kaegi, Dominic Huber)
Vidéo : Bruno Deville
Dramaturgie : Katja Hagedorn
Assistante conception : Magali Tosato
Assistante scénographie : Clio Van Aerde
Conception technique et construction : Théâtre de Vidy
Production : Théâtre de Vidy, Lausanne
Coproduction  : Rimini Apparat / Schauspielhaus Zürich / Bonlieu Scène nationale Annecy et La Bâtie, Festival de Genève dans le cadre du programme INTERREG France-Suisse 2014-2020 / Maillon, Théâtre de Strasbourg - Scène européenne / Stadsschouwburg Amsterdam / Staatsschauspiel Dresden /Theater Chur / Carolina Performing Arts
Avec le soutien de : Fondation Casino Barrière, Montreux, Maire de Berlin - Chancellerie du Sénat - Affaires culturelles
Accueilli à Strasbourg avec le soutien de : ONDA, Office national de diffusion artistique
La diffusion et les tournées du Théâtre de Vidy sont soutenues par : Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture

Première : Septembre 2016 au Théâtre de Vidy, Lausanne 

La traversée des éphémères, des roses et des papillons

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Connaissez-vous Pierre Bergounioux? Et Loris Gréaud? Et savez-vous ce qui les relie?
Et les éphémères, les papillons, les fleurs, les roses?
Comme d'habitude, dirais-je les liens se tissent comme l'araignée sa toile.
Mais place à la Fleur:


Fleurs oranges - Photo: lfdd


Tout a commencé un article sur Pierre Bergounioux intitulé "Aux aguets" dans le Monde des Livre. A l'occasion d'un coffret avec un film de Geoffrey Lachassagne, "La Capture, en compagnie de Pierre Bergougnioux", de son livre "Le Grand Sylvain" et d'un entretien de Pierre Bergougnioux avec Marie Richieux sur France Culture, il parle de la chasse aux insectes et du travail sur les mots:
"S'il fallait rassembler sous un même vocable ces deux activités aussi hétéroclites et disparates, je me servirai d'un mot: le mystère. Il y a des liens occultes entre ces activités, de prime abord peu compatibles, qui consistent, par l'une, à rester à une table avec un crayon dont on fait crisser la point sur le papier, et par l'autre, à effectuer des courses échevelées dans la mouille et la pluie pour mettre la main sur une créature dont l'espérance de vie est extraordinairement brève."*  
Vous avez compris que Pierre Bergounioux est très intéressé par les insectes... Il ajoute ailleurs:
"Je suis extrèmement vulnérable. Une lucarne me pince, le sang commence à pisser. Mon squelette est dedans, celui d'un insecte est dehors, il est cuirassé, et combine de fois n'ais-je rêvé d'être vêtu d'une telle cuirasse, lorsque je vivais des choses dangereuses!" 


Fleurs oranges - Photo: lfdd


Pour finir sur les insectes et passer à autre chose, un extrait du livre Le grand Sylvain:
"Les insectes, il ne suffit pas, plus tard, de se fatiguer à leur remettre la main dessus. Quand on les tient, qu'on leur a soutiré la quantité de mouvement qui leur était départie, il faut encore en faire évaporer les liqueurs, les exposer dans un certain temps à l'air avant de les enfermer dans la boite vitrée. C'est à ce prix qu'on les aura vraiment, qu'on les oubliera. Mon correspondant s'était contenté de jeter ses trouvailles dans un carton où les mortes avaient commencé à fermenter. Quelques survivantes s'agitaient faiblement et le colis émettait un crissement suspect. Je ne l'avais pas ouvert que j'avais deviné. Au noir fumet se mêlait l'odeur fine, très ténue, indéniable d'une rose qui se serait réduite à son parfum et j'ai trouvé, dans le charnier, une Anomie musquée."


Fleurs oranges - Photo: lfdd


Et voilà Loris Gréaud, et Baudouin Jannink, et les éditions l'Art en écrit, et le Marché de la Poésie à Saint Germain qui a lieu ce week-End à Paris. Baudouin Jannink, éditeur de livres d'art - également de photographies, est présent, avec beaucoup de ce que le livre d'art et de poésie représente sur cette place que je vous conseille de visiter. Il a édité dans cette série l'Art en écrit pour son quatre-vingt-douzième titre le livre "Interzone" avec Loris Gréaud et dont l'oeuvre d'art est... Un papillon. En voici le N°64:


Loris Gréaud - Interzone - N° 64 - Editions Jannink

Loris Gréaud - Interzone - N° 64 - Editions Jannink

Le marché de la poésie nous renvoie - toujours dans le Monde des Livres à Franck Venaille, Prix Goncourt de la poésie 2017 avec qui s'entretient Eric Loret au sujet de son livre "Requiem de guerre", dans lequel il dit:
"J'ai décidé de mourir avant de naître. Sinon c'est impossible de continuer."
Dans l'entretien, Franck Venaille dit:
"Un livre, c'est toute une forêt qui se déplace et qui vient jusques à nos fenêtres pour dire: Qu'est-ce que tu as fait ces temps-ci, digne d'apparaître dans ton travail?" Parfois je m'interroge sur ma part de responsabilité, infime, dans la marche du monde et je me dis que peut-être je n'avais pas le droit d'écrire ce que j'ai écrit."....


Fleurs oranges - Photo: lfdd


Et après cela, comment ne pas penser à Albert Strickler, poète qui, comme Pierre Bergougnioux écrit son journal et dont le titre de celui de 2010 m'a servi d'amorce pour mon titre du jour. Je cite deux poèmes - qui résonnent avec ce que l'on vient de lire, il les a cité datés du 10 juin 2010, les voilà:

Laisse ton poème
Se poser sur la rose
Comme le papillon
Le plus léger

Laisse-le être
Lèvres du baiser
Sur la fontanelle
De l'enfant qu'on endort

Laisse-le fondre
Sur ses pétales
Comme la rosée
Et il restituera
Et son velours
Et son parfum



Fleurs oranges - Photo: lfdd


Et le deuxième:

Adieu

Le gravier qui crisse
Sous mes pas 
Est bien celui
Du congé qu'on prend

Un peu de lui ruisselle en moi
Mêlé à mon sang

Quelqu'un marche
Dans l'allée du cimetière
Avec la délicatesse
D'un fantôme qui retourne
A sa tombe.


Et pour clore, la parole à Rainer Maria Rilke** avec un poème de sa suite "Les Roses"écrites en 1924 et publiée après sa mort.

Tout ce qui nous émeut, tu le partages.
Mais ce qui t'arrive, nous l'ignorons.
Il faudrait être cent papillons
Pour lire toutes tes pages.


Il y en a d'entre vous qui sont comme des dictionnaires;
ceux qui les cueillent
ont envie de faire relier toutes ces feuilles.
Moi, j'aime les roses épistolaires.


Fleurs oranges - Photo: lfdd

Pour les amateurs de chansons, je vous en propose un trio, en remontant le temps:

Pour commencer, Emilie Simon - Papillon:


"Je t'attends 
Tu te poses dans ma serre 
Sur une rose 
C'est pourtant peu de chose 
Qu'une rose dans une serre .." 


Et puis le père me Mathieu, Louis Chedid qui chante Papillon en 1979: 


La vie c'est comme les papillons, 
D'abord chenille dans son cocon, 
Et puis un beau jour sortir du coton, 
Se retrouver en plein soleil, 
Bâiller en déployant ses ailes, 
Et s'envoler 
Comme les papillons. 
Trois petits tours et puis partir, 
Car papillon jamais revenir. 

Papillon du jour, toujours l'amour, 

Papillon du soir, toujours mouchoir.


Et enfin, en 1955, Annie Cordy et Michel Carmet qui chante en 1955 dans le film "Bonjour Sourire" - Jolie Fleur de Papillon:





"Au milieu de la surprise partie
Sans prévenir Grand-Père est parti
Mais il est revenu tout aussitôt
Avec un vieux phono
Et un superbe rouleau à musique
Qu'il a posé sur la mécanique

En nous disant ""Ecoutez mes agneaux, 
Ecoutez comme c'est beau"

Jolie fleur de pa pa pa
Jolie Fleur de papillon
Dit une voix dans l' pa pa pa
Dans le pavillon
Jolie fleur de pa pa pa
La voix semblait très émue
Elle le dira pa pa pa
Et n'en dit pas plus"

Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche


*Pour les éphémères, je vous renvoie à ma CP de VaLVAé (Carte Postale de Vacances à Laquelle Vous Avez échappé) du 27 août 2016 où vous trouverez un "cimetière d'éphémères":
Le champ des éphémères et la voix de l’éternité

** A propos de Rainer Maria Rilke, il apparaît jeune homme bien timide, mais quand même volontaire et amoureux de le film Lou Andreas Salomé de Cordula Kablitz-Post qui passe actuellement au cinéma.

Le Cinéma Aborigène Australien fait son 2ème Festival au Cinéma des Cinéastes à Paris

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Un des plus jeunes cinémas de la planète de la plus ancienne culture du monde est à découvrir pendant quatre jours à l’occasion du festival – le deuxième – qui lui est consacré ce week-end à Paris.

Avec Jindalee Lady, en 1992, réalisé par Brian Syron, on peut considérer que c’est le premier film tourné, réalisé par un aborigène australien qui entre dans l’histoire du cinéma. D’autres films ont déjà montré cette culture ancestrale d’Australie, certains ethnologiques, d’autres montrant les danses de cette culture. 
C’est d’ailleurs un court-métrage documentaire, "Let’s Dance Bowie Down Under" (2015) de Rubika Shah qui enquête sur le contexte du tournage du clip de David Bowie "Let’s Dance" en Australie profonde, chez les "rednecks" (les péquenots) qui s’en souviennent, qui fait la soirée d’ouverture. Et dans ce clip engagé – et également le plus connu et vu de David Bowie – ce dernier met en scène deux jeunes aborigènes qui traversent le film dans leur innocence, leur fraicheur et leur provocation face aux blancs.

La soirée d’ouverture, placée sous le patronage de l’ambassadeur d’Australie, est aussi l’occasion de donner la voix à cette culture grâce à un chant cérémonial Gadigal "Dali Mana Gamarada", littéralement magnifique interprété par Debora Chhetam qui accueille et "embrace" le public.

Goldstone - Ivan Sen - David - Gulpilil in Cobbold Gorge 

Le long métrage qui suit est un film policier "Goldstone" d’Ivan Sen (2016) qui a récolté de nombreuses récompenses. Il conte plusieurs histoires et destins qui se croisent, en particulier celle de deux policiers, l’un blanc, qui est chargé de l’ordre dans une contrée désertique du Queensland où une entreprise minière fait sa propre loi en exploitant les richesses des autochtones, et l’autre, un aborigène, personnage haut en couleur – magnifiquement interprété par Aaron Pedersen – à la recherche d’un jeune chinoise disparue dans ce désert. Le personnage, alcoolique et mutique a cependant de la réserve.  Le film nous emmène dans de magnifiques décors qui donnent envie de prendre un vol aller immédiat et l’ambiance qui s’installe a des aspects à la fois mystique et nous fait penser à quelques ambiances wimwedersiennnes. Le film noir tient ses promesses jusqu’au bout tout en soulevant quelques questions à la fois écologiques, sociales et politiques sans lourdeurs.




Le festival fait la part belle à la danse, entre "Ella" (2015) de Douglas Watkin, documentaire qui raconte l’histoire d’Ella Havelka, première femme aborigène ayant intégré l’Australian Ballet, "Showing Melbourne to Maningrida" (1973) documentaire de l’acteur danseur David Gupilil, ou "Spear" (2015) du chorégraphe aborigène Stephen Page.
Nous avons aussi l’opéra de la chanteuse, compositrice et libretiste Deborah Cheetham qui nous a accueillis par son chant "Pecan Summer" qui revient sur l’histoire de cette culture vielle de soixante mille ans et qui s’est vue spoliée au vingtième siècle et dont la projection aura lieu en présence de la réalisatrice ce samedi à 19h30. 
Il faut saluer l'engagement et le travail de l'équipe du festival, pilotée par la réalisatrice et directrice du festival Greta Morton Elangué de nous ouvrir ainsi une fenêtre sur un monde trop soubvent ignoré. 



Bons films

La Fleur du Dimanche

Le programme complet est disponible sur le site du festivalet du Cinéma des Cinéastes qui accueille le manifestation


     

L’acanthe, l'attente de l’hirondelle qui griffe le ciel et ce qui nous lie...

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En mars dernier, j’avais cité deux fois Jean-Michel Maulpoix, la première à propos de son livre "L’instinct de Vie", la deuxième pour la sortie de "L’hirondelle rouge" consacrée à la mort de son père. Le TVA du jour va être l’occasion d’aller plus loin avec l’hirondelle...
Mais avant, une fleur discrète, plus connue comme motif architectural et ne se fait pas remarquer par ses couleurs criardes - c’est le moins que l’on puisse dire : L’acanthe.

Acanthe Ooreca - Photo: lfdd


La plante est un arbuste nommé branc-ursine. Son nom, tiré du grec ἂκανθος, d'après wikipédia, dérive peut-être des deux mots ἂκανοϛ, désignant la tête épineuse de certaines plantes, et de ἂνθοϛ, fleur. Dans le langage des fleurs, acanthe signifie: 
"Amour de l'art. Rien ne pourra nous séparer.

Acanthe Ooreca - Photo: lfdd


Dans la mythologie grecqueAcanthe (Akantha) était une nympheApollon (dieu du soleil) voulut l'enlever et elle le griffa au visage. Pour se venger, il la métamorphosa en une plante épineuse qui aime le soleil, et qui porte depuis son nom.

Acanthe Ooreca - Photo: lfdd


Je vous rappelle que les hirondelles, je les ai attendues longtemps cette année. Je les ai vues loin de chez nous et elles ne sont arrivées que timidement. Cette semaine, elles ont failli rentrer par la fenêtre, tellement elles rasaient les murs en remontant de leur piqué. Je dois cependant avouer que ce ne sont pas des hirondelles, mais des martinets (de ville), Apus apus. Vous savez, ces oiseaux qui ne se posent presque jamais. Ils dorment même en vol. Le titre du livre de Jean-Michel Maulpoix vient d’un tableau de Miro. Il en parle ainsi :
"Rouge sur fond de ciel excessivement bleu, c’est ainsi que Miro a peint Hirondelle amour que l’on peut voir à Barcelone.
Il pense avec des couleurs. Rouge, l’énergie, le désir, la force: "le soleil rouge ronge l’araignée", "l’arête rouge transperce les plumes bleues de l’oiseau au pâle bec", "la tige de la fleur rouge pousse vers la lune ", "une hirondelle joue de la harpe à l’ombre des pissenlits ".
- Ce que je cherche, en effet, écrit-il, c’est un mouvement immobile, quelque chose qui soit l’équivalent  de ce que l’on nomme éloquence du silence."
Plus loin :
"Que  pourrais-je opposer d’autre à la détresse que l’amour ? La couleur même de notre vie et la force de résistance de nos attaches. L’hirondelle amour revient avec le printemps. Quelques grammes d’encre au coeur."
...
"Poème: l’endroit sensible de la langue. Là où ça fait mal quand on appuie, là où c’est difficile, où la phrase parfois se dérobe comme le sol sous les pas, où les mots viennent à manquer."
...
"Poids de chair contre poids de terre, quel chant, pour quelle voix encore capable de répéter: être ici est magnifique !"


Acanthe Ooreca - Photo: lfdd


Vous avez peut-être aussi suivi les épreuves de bac de philo, sinon je vous propose quelques sujets à la réflexion :

En Série L : Littéraire
1er sujet : Suffit-il d’observer pour connaître ?
2ème sujet : Tout ce que j’ai le droit de faire est-il juste ?

En Série ES : Economique et sociale (Coef. 4)
Sujet 1 : La raison peut-elle rendre raison de tout ?
Sujet 2 : Une oeuvre d’art est-elle nécessairement belle ?

En Série S : Scientifique (Coef. 3)
Sujet 1 : Défendre ses droits, est-ce défendre ses intérêts ?
Sujet 2 : Peut-on se libérer de sa culture ?

Pour les Séries Technologiques (Coef. 2), certains sujets ont fuité, mais les questions restent.
Sujet 1 : Y a-t-il un mauvais usage de la raison ?
Sujet 2 : Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ?

Pour terminer en chansons, quelques trouvailles sur l’acanthe

Un clip d'Acanthus PV:



La chanson de Maxence Cyrin - Feuilles d'acanthe:



Et également la chanson du film de Cédric Klapisch "Ce qui nous lie" qui vient de sortir, chantée par Camélia Jordana - Ce qui nous lie est là: 



Je vous en mets quelques autres en bonus...
Camélia Jordana - Dans la peau:



Et Bertrand Belin - Le mot juste (Le beau geste) - avec Camélia Jordana:

Et si vous avez le temps, un concert à la bougie de Camélia Jordana et Gaël Faure - une petite heure de musique:




Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche
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