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Et moi, je lui ai acheté des roses ! des roses !

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Cette semaine, j'ai discuté avec un photographe ou plutôt.... un photographe - qui ne veut surtout pas que l'on dise de lui qu'il est photographe - m'a demandé pourquoi je photographiais des fleurs...

Je ne savais quoi répondre et il a répondu pour moi quelque chose comme: "Pour parler d'autre chose" ou "Pour remplacer quelque chose..."
Enfin c'est ce que j'ai cru comprendre en essayant aussi de répondre à la question.
Et puis il a dit: "Moi aussi je photographie des fleurs, mais dans les vitrines, quand il y a des reflets (qu'on ne les voit pas) ou celle qui sont (tellement) moches..." 
J'ai failli lui répondre que moi aussi je photographie des fleurs "moches" mais lui ai répondu que je ne pourrai pas "publier" des fleurs moches, je perdrais mes "lecteurs", déjà que la plupart de ceux qui visitent mon site ne lisent pas les textes (TVA - Textes à Valeur Ajoutée) que je rajoute entre les photos....
Et pour finir la discussion, il m'a avoué avoir pris beaucoup de plaisir à photographier des roses (pendant un bon moment) lors d'une "Journée des jardins" et qu'il allait peut-être recommencer...

Et je me suis dit - et lui ai avoué - que je pourrai difficilement m'arrêter de photographier des fleurs, que c'était un engagement que j'avais avec mes lectrices et mes lecteurs... 
Mais peut-être qu'un jour....

Un jour, il n'y aurait plus de fleurs comme celle-ci:


Jonquille - Photo: Lfdd


C'est vrai que les roses sont belles, je vous en offre une que j'avais photographiée dans le parc de la maison de Gustave Courbet à Ornans (ressemble-t-elle à celles de mon ami photographe?):


Rose de Courbet- l'Origine du Monde : Photo: lfdd


Mais les roses sont mythiques et nous rappellent nos amours - pas seulement Ronsard, également Michel Polnareff qui nous dit "J'aurais dû me méfier"... Oui, méfions-nous!  
Pour la petite histoire, sachez que Michel Polnareff a gagné le prix de la critique de la Rose d'or d'Antibes avec Love Me, Please, Love Me en 1966.




Hey You Woman

Il faisait nuit quand elle est arrivée sur moi
J'ai vu seulement des yeux et des dents qui brillaient
J'aurais dû me méfier
Me faire assurer sur la vie, 
Contre le vol et l'incendie, 
La grêle, la Révolution
Acheter un pistolet, un canon
Bref, faire quelque chose
Et moi, je lui ai acheté des roses! Des roses! 

J'ai passé deux ans dans un réfrigérateur
Oh bien sûr, je n'ai manqué de rien
J'avais ma bouteille de lait tous les matins
Mais ça fait froid au c?ur
Et ça rend méchant, un réfrigérateur
C'est elle qui avait les clés
Je n'avais le droit de sortir qu'en hiver, jamais après
minuit
C'est à cette époque-là, que j'ai commencé à la
détester

Horrible monstre
Mélange de toutes les beautés
De toutes les horreurs du monde
De Vénus à la Joconde
De Viviane à Mélusine
De Cléopâtre à Messaline
De la fée Carabosse à Dracula
Me prenant tentaculairement
Buvant jusqu'au moindre globule rouge de mon sang
Voilà ce qu'elle était
Et moi, l'idiot qui la détestais, 
Je l'aimais! Je l'aimais! 

Il faudra quand même un jour
Toi, la femme qui m'a tout donné
Tout pris, tout redonné
Tout repris
Que tu paies le prix
De cette mélo-tragédie
Il faudra -que veux-tu-
Un beau jour que je te tue
Par petits morceaux

D'abord je tuerai ta férocité
Et puis ta vanité
Et puis ta malhonnêteté
Et puis ta rapacité
Et puis ta perversité
Ta frivolité
Ton infidélité
Ton hérédité
Ton absurdité
Ta partialité
Ton immoralité
Jusqu'à ce qu'il ne reste plus
Que ta virginité
Ta féminité
Ta frigidité
Ta divinité

Et ton éternité.



Comme on ne se méfie jamais assez, il vaut mieux se méfier deux fois:

 


Pour les fleurs, aujourd'hui je vous en offre deux pages également(voir la suivante)...Et pour vous rassurer, il existe une femme qui n'aime pas les roses:





Bon Dimanche 

La Fleur du Dimanche

Vivre et exister: s'ouvrir et sortir de soi, vérifier si c'est la vie...

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J'avais annoncé lui acheter des roses, mais finalement celles-ci se sont transformées en tulipes... 
Et les tulipes, comme le disait la fleuriste: "Pas trop d'eau"...
Et la fleuriste a raison.... 
La fleur du jour va voir la chronique d'une existence....


Chronique d'une tulipe annoncée - Photo: lfdd




Chronique d'une tulipe annoncée - Photo: lfdd


Et pour ponctuer l'existence de ce bouquet de tulipes, je vous propose un petit parcours autour du concept d'exister...

Et comme je le disais dans le titre, "Exister, c'est s'ouvrir". Comme les tulipes:


Chronique d'une tulipe annoncée - Photo: lfdd


Mais, à trop s'ouvrir....
Comme le dit Michel Tournier dans "Vendredi ou les limbes du Pacifique":

"Exister, qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire être dehors, sistere ex. Ce qui est l’extérieur existe. Ce qui est à l’intérieur n’existe pas. […] C’est comme une force centrifuge qui pousserait vers le dehors tout ce qui remue en moi, images, rêveries, projets, fantasmes, désirs, obsessions. Ce qui n’ex-siste pas in-siste. Insiste pour exister."


Chronique d'une tulipe annoncée - Photo: lfdd


Et plut tôt, Plutarque disait:
"Il faut vivre et non pas exister."

Cette dichotomie, François Jullien essaie d'en résoudre l'opposition dans son dernier livre "Vivre en existant. Une nouvelle Éthique" qu vient d'être publié par les éditions Gallimard.

Il en parle ainsi:
"Entre ces deux grands termes rivaux, l’être et le vivre, exister est le verbe moderne qui fait lever un nouveau possible. Mais comment décrire l’existence sans plus construire – comme la philosophie l’a fait de l’Être – en s’en tenant au ras du vécu ? Je cherche ici des concepts qui décolleraient le moins de l’expérience : on reste dans l’adhérence au vital ou l’on en désadhère. Car exister, c’est d’abord résister. Sinon ma vie s’enlise ; ou bien elle peut basculer. Elle s'amorce et se résorbe – plutôt qu’elle ait "début" et "fin". Elle reste prise dans le "dur désir de durer" ou bien je peux en émerger. Ou si seul le phénoménal existe, il faudra reconnaître ce qui s’y ouvre de faille (tel le "sexuel") ou qui l'excède : la rencontre de l’Autre. Car si vivre, c’est déjà dé-coïncider d’avec soi (sinon c’est la mort), exister est ce verbe nouveau qui, détaché de l’Être, promeut cette désadéquation en ressource. "Ex-ister", c’est en effet, littéralement, "se tenir hors"– il faudra dire de quoi. Ou comment émerger du monde, mais dans le monde, sans verser dans l’au-delà de la métaphysique? De là se dégage une nouvelle Éthique qui ne prêche pas: vivre en existant."

Comme le dit Roger-Pol Droit dans le Monde des Livres du 8 avril:
"Exister" Le terme suppose en effet de sortir de soi, d'émerger du monde. Il évoque l'exigence de défaire routines, contraintes, adhérences pour dessiner de nouveaux possibles. Ainsi répète-t-on tristement "c'est la vie" quand on se résigne à accepter ses pesanteurs et répétitions. 
Exister suppose exactement le mouvement inverse."

Si vous voulez en savoir davantage sur cette démarche et que vous êtes à Paris le 14 avril, vous pouvez  rencontrer l'auteur lors d'une conférence à 18h00 à Paris à la Fondation Maison des Sciences de l'Homme.

Chronique d'une tulipe annoncée - Photo: lfdd

Pour ce qui est des chansons sur le concept, il y en a peu et peu philosophiques, je trouve.

J'en ai découverte une, bien cachée et pas connue (si quelqu'un la connaissait, faites-moi signe...).

Il s'agit littéralement de "Exister" de Serge Franklin (1968)




Comme les paroles ne sont pas très audible, je vous les offre...

"Vous vous êtes levé, et bien sûr il pleuvait
Vous vous êtes rasé, vous vous êtes coupé
En faisant le café, vous vous êtes brûlé
Exister
Exister
Exister

Une lettre posée là sur la cheminée
Qui semble vous narguer dit qu'elle vous a quitté
Vous froissez le papier entre vos doigts serrés
Exister
Exister
Exister

L'argent vous f'sait marcher dans les rues surpeuplées
Les gens semblent posés sur l'asphalte mouillé
Tout commence à tourner, vous avez la nausée
Exister
Exister
Exister

Vous rentrez vous cacher chez vous un tour de clef
Le miroir étonné vous regarde parler
Dans l'encens la fumée, surtout ne plus penser
Exister
Exister
Exister
Exister
Exister
Exister… 


Chronique d'une tulipe annoncée - Photo: lfdd


Un autre plus sur le mode impératif et plus connue (?), de François Feldman "Existe"






Chronique d'une tulipe annoncée - Photo: lfdd


Sinon, exister semble très très difficile, un grand combat qu'ont essayé de mener et Johnny et Patrick Bruel et "le plus dur reste à faire..."

Patrick Bruel - Pour exister

Et Johnny Halliday:



En voici les paroles:

"J'ai passé tellement de temps à regarder en arrière
A voir passer des gens au regard éphémère
J'ai passé tellement de nuits à courir derrière tout
A courir vers ma vie, pour ne pas devenir fou

A croiser des destins faits de haine et d'ennui

de larmes versées pour rien au milieu de mes nuits
J'ai peut-être joué ma vie sous de drôles de lumières
Mais j'ai toujours pensé que le plus beau reste à faire

Pour exister

Et pour gagner
Toutes les batailles que le temps me force à jouer
Et pour tenir
Malgré le pire
Les poings serrés sans rien dire apprendre à souffrir"



Chronique d'une tulipe annoncée - Photo: lfdd


Pour Marilou, cela ne se conçoit qu'à deux - Exister à deux: 



"Viens t'abandonner, qu'on oublie nos mal d'aimer
Viens, pour oublier qu'on aurait pu se manquer

Malgré qu'on ait jamais eu d'amour

Sans qu'ils nous emprisonne au détour
Malgré qu'on ait jamais cru au jour
Où on serait libre d'exister à deux

Viens t'abandonner dans mon amour sans tomber

Juste ici mon amour
Entre aujourd'hui et toujours"


Chronique d'une tulipe annoncée - Photo: lfdd


Certains se posent la question de l'existence de l'Amour ou de Dieu 


Jean-François Michael Si l'amour existe encore




Claude Dubois - SI DIEU EXISTE:





Brassens de son côté le prend avec humour: 
"Dieu, s'il existe, il exagère,
Il exagère."
Et Maxime Le Forestier lui rend hommage - à Georges, pas à Dieu...

Dieu s'il existe. Le Forestier - Brassens:



"Au ciel de qui se moque-t-on ?
Etait-ce utile qu'un orage
Vînt au pays de Jeanneton
Mettre à mal son beau pâturage ?
Pour ses brebis, pour ses moutons,
Plus une plante fourragère,
Rien d'épargné que le chardon !
Dieu, s'il existe, il exagère,
Il exagère."


Chronique d'une tulipe annoncée - Photo: lfdd

Julie Zenatti a rencontré l'amour:
"L'amour existe encore" - Julie Zenatti / 20 Septembre 





Mais d'autres, comme Joe Dassin se posent la question de la non existence de l'autre:
 Joe Dassin - Et si tu n'existe pas:






Chronique d'une tulipe annoncée - Photo: lfdd


Et Art Mengo nie carrément l'existence de la mer:

"La mer n'existe pas 
Parfois nous la rêvons 
Mais elle n'existe pas 
Ce n'est qu'une intuition.."

ART MENGO - La mer n'existe pas



Et Farruko, celle de l'Amour:

El Amor No Existe - Farruko [Audio Original] [Letra]





Bon Dimanche et existez bien, et surtout vivez et sortez!

La Fleur du Dimanche

L'edelweiss des villes ou la symphonie en blanc

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Certains privilégiés ont déjà vu l'edelweiss des villes.... Mais n'ont pas reconnu l'arbre. 
A vous de trouver:


Edelweiss des villes - Photo: lfdd

Ce n'est effectivement pas un edelweiss, mais l'annonce d'un printemps en blanc... D'ailleurs les arbres fruitiers fleurissent malgré la fraîcheur des nuits.
Espérons que cela n’obérera pas la pollinisation, ni les récoltes à venir...
Pour ces fleurs-ci, la moisson est généreuse:


Ciel blanc et grappes de fleurs - Photo: lfdd

Et pour les freesias, le parfum doux éveille des envies de fraises:


Freesias blancs - Phot: lfdd

Dimanche dernier, je vous avais entretenu sur le thème de l'existence avec quelques pensées et pas mal de chansons, aujourd'hui je vais vos parler de l'absence d'existence....


Dans cette implacable blancheur !

Et avant la symphonie de la ville, et de sa rue, chantée par Louis du même nom, un petit air de blanc à la flûte (et non un petit verre de blanc à l’affût):

Symphonie de banc - Photo: lfdd


Louis Ville - Ma rue




Symphonie en blanc majeur

De leur col blanc courbant les lignes,
On voit dans les contes du Nord,
Sur le vieux Rhin, des femmes-cygnes
Nager en chantant près du bord,

Ou, suspendant à quelque branche
Le plumage qui les revêt,
Faire luire leur peau plus blanche
Que la neige de leur duvet.

De ces femmes il en est une,
Qui chez nous descend quelquefois,
Blanche comme le clair de lune
Sur les glaciers dans les cieux froids ;

Conviant la vue enivrée
De sa boréale fraîcheur
A des régals de chair nacrée,
A des débauches de blancheur !

Son sein, neige moulée en globe,
Contre les camélias blancs
Et le blanc satin de sa robe
Soutient des combats insolents.

Dans ces grandes batailles blanches,
Satins et fleurs ont le dessous,
Et, sans demander leurs revanches,
Jaunissent comme des jaloux.

Sur les blancheurs de son épaule,
Paros au grain éblouissant,
Comme dans une nuit du pôle,
Un givre invisible descend.

De quel mica de neige vierge,
De quelle moelle de roseau,
De quelle hostie et de quel cierge
A-t-on fait le blanc de sa peau ?

A-t-on pris la goutte lactée
Tachant l'azur du ciel d'hiver,
Le lis à la pulpe argentée,
La blanche écume de la mer ;

Le marbre blanc, chair froide et pâle,
Où vivent les divinités ;
L'argent mat, la laiteuse opale
Qu'irisent de vagues clartés ;

L'ivoire, où ses mains ont des ailes,
Et, comme des papillons blancs,
Sur la pointe des notes frêles
Suspendent leurs baisers tremblants ;

L'hermine vierge de souillure,
Qui pour abriter leurs frissons,
Ouate de sa blanche fourrure
Les épaules et les blasons ;

Le vif-argent aux fleurs fantasques
Dont les vitraux sont ramagés ;
Les blanches dentelles des vasques,
Pleurs de l'ondine en l'air figés ;

L'aubépine de mai qui plie
Sous les blancs frimas de ses fleurs ;
L'albâtre où la mélancolie
Aime à retrouver ses pâleurs ;

Le duvet blanc de la colombe,
Neigeant sur les toits du manoir,
Et la stalactite qui tombe,
Larme blanche de l'antre noir ?

Des Groenlands et des Norvèges
Vient-elle avec Séraphita ?
Est-ce la Madone des neiges,
Un sphinx blanc que l'hiver sculpta,

Sphinx enterré par l'avalanche,
Gardien des glaciers étoilés,
Et qui, sous sa poitrine blanche,
Cache de blancs secrets gelés ?

Sous la glace où calme il repose,
Oh ! qui pourra fondre ce coeur !
Oh ! qui pourra mettre un ton rose


Bon dimanche

La Fleur du Dimanche

Rendez-vous Gare de l'Est au TNS: Le théâtre sculpté - une performance

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Le théâtre est un art performatif. 
La performance est du côté de la comédienne Emilie Incerti Formentini qui joue "Emilie" dans cette pièce "Rendez-vous Gare de l'Est" de Guillaume Vincent. Elle est également dans le travail de ce dernier qui, à partir de plus de 500 pages issues d'entretiens avec une jeune femme en a tiré une trame dramaturgique qui nous emmène, promène avec cette jeune femme et les méandres et fuites de son cerveau pendant cinquante minutes, assis sur un siège.

La force d'Emilie Incerti Formentini est de nous accueillir dans cet énorme espace nu de la salle Grüber du TNS, assise sans broncher et de nous raconter sa vie (enfin de nous faire croire à un tel point que c'est sa vie).

Rendez-vous Gare de l'Est - Emilie Incerti Formentini - au TNS - Photo Elisabeth Arrechio


Et nous y croyons, nous la suivons dans ses hauts et ses bas, dans son intimité et ses problèmes de couple, dans ses questionnements de boulot e de relation avec ses collègues et ses supérieurs, dans ses bouffées d'angoisse ou enthousiasme, dans ses posologies - à la limite de la poésie, dans ses voyages - ses pauses - à Sainte Anne où elle cherche à se retrouver, se reposer, se reconstruire, dans ses relations avec sa mère, son père. Dans son dialogue avec nous, en vrais témoins, puisque le jeu de Emilie Incerti Formentini est tellement immédiat en apparence, naturel, instinctif (mais quelle performance!) que nous avons l'impression d'avoir face à nous une amie, une connaissance, une collègue de bureau, la vendeuse du magasin que nous avons croisée hier...  

Et nous nous demandons si ce délire n'est pas contagieux et si nous n'avons pas besoins d'un peu de lithium pour nous réguler un peu ou d'un autre médicament pour arrêter nos interprétations.
En tous cas, nous en redemandons, au delà de la dose prescrite et nous revenons voir cette performance - et vous conseillons d'en faire pareil, pour nous évader de la réalité. Et nous saluons également la dramaturgie de Marion Stoufflet et les lumières "impliquantes" de Niko Joubert et le son de Géraldine Foucault. 

Allez, pour vous donner envie de connaître "Emilie", je vous la présente, vous ne pourrez pas la quitter - l'abandonner...



Bon Spectacle

La Fleur du Dimanche

Rendez-vous Gare de l'Est
Au TNS - Espace Grüber - du 18 avril au 4 mai 2016

Sometimes, il neige en avril et le clou, c'est Kluge, le sage poète collectionneur, et qui existe

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La semaine dernière, nous étions dans la symphonie du blanc et je vous avais caché le nom de l'auteur... Il s'agit de Théophile Gautier, l'aviez-vous trouvé? 
En tout cas vous n'avez pas trouvé de l'arbre "edelweiss" et je vous laisse encore une chance aujourd'hui. 
Voici le même ailleurs, tout en fleurs blanches...


Arbre "edelweiss" - Photo: lfdd

Arbre "edelweiss" - Photo: lfdd

Et je vous rajoute des fleurs que je vous avis également déjà montrées il y a quelques semaines à l'occasion de Pâques, les reconnaissez-vous?


Magnolias - Photo: lfdd


Les voici dans leur contexte:

Magnolias dan le jardin  - Photo: lfdd
Ce retour en arrière nous ramène sur deux événements qui sont d'une certaine façon des hommages.
D'une part, la disparition de Prince et je vais saisir l'occasion pour parler du temps, en l’occurrence de la neige qui tombe en cette fin du mois d'avril sur les hauteurs - même les petites hauteurs..


On dit bien "En avril ne te découvre pas d'un fil" et de toute façon j'avais déjà annoncé "Noël au balcon, Pâques aux tissons", effectivement, comme le chantait Prince:
"Sometimes it snows in April" 
Deux versions en public "live" d'abord à Anvers en 2014 :


Prince Antwerpen 27052014 Sometimes it snows in April from Shirley Duparc .


et en Norvège en 2010:

 



Le deuxième hommage concerne un écrivain, plus connu comme cinéaste et mais également philosophe. Il nous livre dans un premier volume d'une suite à paraître un "Chronique des Sentiments" le "Livre 1 - Histoires de base" des réflexions et des "Denkbilder" comme les nommais Walter Benjamin. Il s'agit d'Alexander Kluge.

Il répond à Marianne Dautrey dans le Monde Littéraire du 8 avrilà la question du double sens du terme "Gefühl" en allemand: 
"Le "sentiment" et un centaure, et l'intelligence qui le dirigene se situe pas forcément dans la partie supérieure de l'être, mais dans le corps du cheval. Comme sous le chapiteau d'un cirque: ceux qui ne peuvent réagir au réel sont tout en haut, les trapézistes ne peuvnet pas réagir à Auschwitz, alors le clown, les ouvriers qui changent le décor le peuvent. Il faut avoir le contact avec le sol et tendre la pensée... Il faut toujours confronter les deux sens. Par exemple l'oreille décide si un texte sonne juste ou faux. Pour comprendre Hegel, il faut l'entendre dans une langue primitive, un dialecte, le souabe, comme le poète Friedrich Hölderlin...."

Il dit également peu plus loin:
"Ce sont les choses qui ont un plan, il faut savoir le lire. L'énigme réside dans leurs relations entre elles. Il faut savoir les lire   telles qu'elles existent. Je suis un archéologue, comme le philosophe Walter Benjamin. Je fais les fouilles... La poésie ne fait que révéler. Elle donne à voir, à entendre le choral, la polyphonie de tous les événements. Le lieu de mon écriture est une maison d’opéra, la nuit, lorsque tous les opéras du monde se mettent à chuchoter entre eux, en secret." ...
"Moi, je prolonge les textes anciens jusqu'à l'amère réalité de la modernité..... Les morts ne sont pas morts. Ils vivent en nous."

Nous ne pouvons que remercier Théodor Adorno dont il était l'assistant et qui lui a conseillé de travailler plutôt dans le cinéma et de devenir assistant de Fritz Lang, alors qu'il était destiné à être juriste... 
Nous y avons gagné un poète, un philosophe, un écrivain et aussi un cinéaste qui a oeuvré un renouveau du cinéma allemand...
Mais ça c'est un autre film...

Avant d'aller le voir, je vous propose un poème de saison et la suite des chansons de circonstances...

D'abord, de Gaston Couté, dans "Les saisons

Printemps

Le printemps va bientôt naître. Les hirondelles
Pour que l’azur s’en vienne égayer son berceau
Fendent le crêpe du brouillard à grands coups
Prestes et nets ainsi que des coups de ciseaux.

Des rustres stupides et des corbeaux voraces
Qui s’engraissaient parmi les horreurs de l’hiver
En voyant les oiseaux d’espoir traverser l’air
Se liguent aussitôt pour leur donner la chasse.

Les hirondelles agonisent en des cages,
Leur aile saigne sous la serre des corbeaux,
Mais parmi l’azur qui crève enfin les nuages
Voici l’Avril ! Voici le printemps jeune et beau.

O gouvernants bourgeois à la poigne cruelle
Emprisonnez les gens, faites en des martyrs,
Tuez si ça vous plaît toutes les hirondelles,
Vous n’empêcherez pas le printemps de venir."


Un autre hommage, à Mort Schuman qui chante la neige sur "Le Lac Majeur":




et une version en "live"

 




Et pour finir, un autre chanteur avec une chanson pas trop connue :  "Il neige" de Jean-Louis Murat:



Bon dimanche

La Fleur du Dimanche 

Incendie au TNS: KO par amour et par horreur

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Il en est des pays comme des hommes et des peuples: capables du plus grand amour comme de la plus horrible cruauté.
Wajdi Wouawad, dans sa pièce "Incendie" présentée actuellement au TNS à Strasbourg (jusqu'au 15 mai 2016) nous le montre au travers d'une fable qui est également une enquête policière et une fresque historique qui nous replonge dans les affres des guerres récentes qui ensanglantent nos mémoires.


Incendies - Wajdi Mouwad - Photo: Jean-Louis Fernandez

Au travers de la quête de deux jumeaux - frère et soeur - que la mère missionne de l'au-delà - en fait par l'entremise de son notaire, exécuteur testamentaire - pour retrouver leur frère et leur père, nous allons côtoyer l'intime de la vie de cette femme.
Elle a décidé de se taire - faire silence - un jour et par le parcours de ses deux enfants et ceux de cette femme de ses quinze ans jusqu'à sa mort et les multiples rencontres et rebondissement, nous allons côtoyer le bonheur et la misère du Monde, l'amour et l'horreur, la violence et la mort, et la question de l'identité et de l'autre. Ce qui nous relie et ce qui nous fait nous battre contre notre frère.




Bon Spectacle

La Fleur du Dimanche

Permier mai: vive le muguet et l'agonisme - ou comment une philosophe belge et un philosophe US se rejoignent

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Premier mai, un dimanche, jour doublement non travaillé, sauf pour la fleur du dimanche qui a trouvé matière à fleur, à réflexion et à chanson...

Bien sûr le traditionnel muguet ne déroge pas au premier dimanche du mois:


Muguet du 1er Mai - Photo: lfdd

Et je vais même aller à vous en offrir trois, des bouquets, avec Robert Desnos

Le muguet

Un bouquet de muguet,
Deux bouquets de muguet,
Au guet ! Au guet !
Mes amis, il m'en souviendrait,
Chaque printemps au premier Mai.
Trois bouquets de muguet,
Gai ! Gai !
Au premier Mai,
Franc bouquet de muguet.


Pour le TVA, je voulais, vu les circonstances, vous donner envie de lire, si jamais vous avez décidé de marcher. 
Et même si vous vous vous défilez, prenez le temps de creuser les deux articles qui pourraient sembler antagonistes de par l'origine de leurs auteurs.


Muguet du 1er Mai - Photo: lfdd

Obtenir un consensus en politique est, par principe, impossible. Car la politique, c’est justement, par définition, le domaine de l’antagonisme, du conflit

Dans une interview parue dans Libération du 15 avril 2016, la philosophe belge, Chantal Mouffe nous rend attentif à l'évolution du rapport à la politique (que beaucoup de personnes commencent à considérer comme très dégradée) et en propose une lecture que je vous soumet:
"La politique consiste à établir une frontière entre un «nous» et un «eux», et tout ordre politique est fondé sur une certaine forme d’exclusion. La réflexion sur la démocratie doit reconnaître l’antagonisme. Une politique démocratique doit établir les institutions qui permettent au conflit de ne pas s’exprimer sous la forme d’une confrontation ami-ennemi, mais sous la forme que j’appelle «agonistique»: une confrontation entre adversaires qui savent qu’il ne peut y avoir une solution rationnelle à leur conflit, mais qui reconnaissent le droit de leurs opposants à défendre leur point de vue. Si on nie l’antagonisme et qu’on n’essaie pas de lui donner une forme agonistique, il risque de se manifester sous la forme d’une confrontation entre des valeurs non plus politiques, mais morales et non négociables, ou sous des formes essentialisées de nature ethniques ou religieuses." 

Elle continue:
"L’idée postpolitique qu’il n’existe plus d’adversaire en politique conduit aujourd’hui à construire l’adversaire en termes religieux ou ethniques. Ce n’est plus right and left mais right and wrong. Si l’on construit la frontière de manière morale, le «mauvais» ne peut pas être un adversaire, il ne peut être qu’un ennemi."
...
"Il est nécessaire de radicaliser la démocratie. Mais je ne considère pas que cela requiert de rompre avec les institutions de la démocratie pluraliste. Il faut une critique immanente qui force nos sociétés à mettre en pratique les principes qu’elle prône : liberté et égalité pour tous. 
... Car nous vivons désormais dans un système postdémocratique: les procédures et institutions démocratiques continuent à exister, mais elles ont perdu leur sens car elles ne permettent pas aux citoyens d’exercer un véritable choix."


Le Philosophe "star" des américains... Michael Sandel

Du côté américain, le philosophe Michael Sandel semble partager par certains côtés cette vision. Il dit, entre autres, dans un article intitulé "Michael Sandel ou la critique de la raison libérale" de Sonya Faure et Anastasia Vécrin dans Libération du 26 avril 2016 

 «Je ne crois pas au "sujet désengagé" propre au discours libéral contemporain : l’individu serait purement rationnel et ne serait pas défini par ses liens d’appartenance. Je suis au contraire pour une compréhension située des jugements. Les communautés font partie de nos identités, ce qui ne veut pas dire qu’elles les fixent pour autant ou qu’il faille se replier sur des valeurs et des modes de vie. Alors que je veux justement encourager les débats moraux entre cultures.»
Je vous laisse lire la suite de ces articles en ligne et regarder les conférences de Michael Sander (plus de 190 700 vues sur Youtube) qui disait entre autre:

"Il peut être dangereux de faire entrer les valeurs dans le discours public - la majorité peut imposer à une minorité des valeurs que celle-ci ne partage pas, ou se tromper sur l’idée de la justice et de la "bonne vie"à mener. Mais la politique est immanquablement une activité risquée."

Muguet du 1er Mai et la rose jaune - Photo: lfdd


Mais il n'y a pas que la politique en ce premier mai, vous avez déjà eu un poème, je vous offre un bouquet de trois chansons pour finir.

La première, un "oldie", le "Joli moi de mai" avec Bourvil:





La deuxième, "oldie, également, une chanson sur le travail des Beatles:





La dernière, des Rakes, dont le titre Work Work Work pourrait se traduire par "métro, Boulot, Dodo", non ?




Et curieusement, ils rejoignent notre débat avec leur refrain:

"It's All These Words, Ideas And Different Arguments 
Someone's Always Talking When I Try To Make Some Sense 
From All This Stress That Is Constantly Going On 
I Just Drift Along With No Focus Or Meaning 
Lean Back, Stare Up At The Ceiling 
I Just Drift Along With No Focus Or Meaning"


Allez, levez-vous avec le muguet:


Muguet du 1er Mai - Photo: lfdd

Et bon débat, bon défilé, bon agonisme et...

Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

Lilas bien qui lilas le dernier...

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Avec les lilas, tout est bien qui finit mal....


Lilas de mai - Photo: lfdd

L'avez-vous remarqué, les lilas sont des fleurs tristes, non ?
Dans la plupart des chansons qui parlent de lilas, il faut s'armer de mouchoirs, plutôt trois qu'un...


Lilas de mai - Photo: lfdd

Heureusement qu'il y a Robert Desnos qui chante le lilas dans ses Chantefleurs:

"Mon premier lilas blanc
Que Lili cueille en branche
Mon deuxième lilas 
Quoique vous en pensiez
Mon troisième lilas
Dont la tige se penche
Mon dernier lilas
Bien qui lilas 
Le dernier


Lilas de mai - Photo: lfdd

Même Georges Brassens, habitué à l'humour a l'amour triste avec le lilas:

Les lilas

Quand je vais chez la fleuriste
Je n'achèt' que des lilas
Si ma chanson chante triste
C'est que l'amour n'est plus là

Comm' j'étais, en quelque sorte
Amoureux de ces fleurs-là
Je suis entré par la porte
Par la porte des Lilas

Des lilas, y'en avait guère
Des lilas, y'en avait pas
Z'étaient tous morts à la guerre
Passés de vie à trépas

J'suis tombé sur une belle
Qui fleurissait un peu là
J'ai voulu greffer sur elle
Mon amour pour les lilas

J'ai marqué d'une croix blanche
Le jour où l'on s'envola
Accrochés à une branche
Une branche de lilas

Pauvre amour, tiens bon la barre
Le temps va passer par là
Et le temps est un barbare
Dans le genre d'Attila

Aux coeurs où son cheval passe
L'amour ne repousse pas
Aux quatre coins de l'espace
Il fait le désert sous ses pas

Alors, nos amours sont mortes
Envolées dans l'au-delà
Laissant la clé sous la porte
Sous la porte des Lilas

La fauvette des dimanches
Cell' qui me donnait le la
S'est perchée sur d'autres branches
D'autres branches de lilas

Quand je vais chez la fleuriste
Je n'achèt' que des lilas
Si ma chanson chante triste
C'est que l'amour n'est plus là"




Allez, un quatrième lilas... 


Lilas de mai - Photo: lfdd

Et aujourd'hui, pas grand-chose à lire là!


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

Relative Colider: La poésie des chiffres et des mots, dansée en rythme

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Savez-vous compter jusqu'à huit ?  Oui ?
Savez-vous compter jusqu'à huit pendant quarante cinq minutes ? 
Savez-vous compter jusqu'à huit et faire des gestes en rythme et également à contretemps ?
Savez-vous faire des gestes coordonnés avec les main et en désynchronisant vos pieds ?
Savez-vous compter jusqu'à huit à trois en faisant des gestes synchronisés pendant qu'un quatrième larron vous récite des textes en rythme et en arythmie ?

Si vous ne savez pas le faire, allez prendre exemple en regardant le magnifique spectacle de Liz Santoro et de Pierre Godard "Relative Collider" qui passe au Maillon à Strasbourg jusqu'à samedi 14 mai, c'est époustouflant.



Relative Collider - Liz Santoro & Pierre Godard - Photo:Ian Douglas 


Cela commence sur un air de métronome très minimaliste et les trois interprètes, Liz Santoro, Cynthia Koppe et Stephen Thompson, de face, bougent discrètement, mais en rythme leurs genoux tandis qu'à son pupitre de chef d'orchestre, Pierre Godard dirige la musique sur son ordinateur.
Et de variation minimaliste, d'abord sans les bras, puis dans une parfaite unisson, en harmonie d'une gestuelle sobre de soixante quatre positions des bras, une danse qui s’additionne sans se répéter nous emmène dans un voyage cathartique.


Relative Collider - Liz Santoro & Pierre Godard - Photo:Ian Douglas


Du côté de la musique, si l'on peut dire, le rythme quelquefois perturbé du métronome prend forme dans une variation de numération (one, two, three, four, five, six, seven, eight) dans lequel s'intercale un "and" addictif ou une respiration soustractive.

Bien sûr, comme le dit le texte du livret: "une ampoule est plus chaude après quarante minutes de fonctionnement", la pièce n'est pas "froide" et la musique va nous emporter vers une plus grande empathie alors que le "chef d'orchestre", Pierre Godard, va nous déclamer de plus en plus fort, non plus des chiffre, mais des mots qui comptent, eux aussi.



Relative Collider - Liz Santoro & Pierre Godard - Photo:Ian Douglas

Et la danse prend ses libertés et nous propose une très belle unisson dans la diversité de la variation, dans ces trois corps.
Nous sentons ces trois corps incroyablement à l'écoute d'eux-même et des autres, avec un sens, même une incarnation physique du rythme impressionnante.



Relative Collider (excerpts) from Liz Santoro on Vimeo.


Et bien sûr, la chorégraphe, le chef d'orchestre comédien-musicien et les danseurs ne pouvaient pas nous abandonner dans cette transe-danse. Ils nous ramènent sains et saufs et rassurés de ce beau voyage dans la salle de spectacle.
Et l'on se surprend à être assis sur nos fauteuils.
Et à rentrer chez nous parce que tout a une fin.
Mais heureux d'avoir fait ce beau voyage...

Et pour vous faire prendre conscience de ce que vivent les interprètes, je cède la parole à Liz Santoro: "Quand le système nerveux de l’interprète est en relation avec le public et est affecté par l’attention que ce dernier lui porte, on commence à avoir une boucle rétroactive entre la scène et la salle, et inversement. Une fois que vous savez que vous êtes vu en train de faire une action, cela change la façon dont vous vous percevez, et l’action que vous exécutez, il est impossible d’en faire abstraction."

Et concernant la structure-construction des séquences de la pièce:


Notations "Relative Collider" - Liz Santoro


"Pour nous, il y a un intérêt autant esthétique que politique à tenter de déstabiliser nos hiérarchies perceptives. Je regarde une séquence, je ne perçois pas de changement, et pourtant le corps entier du danseur a subi une profonde altération de son régime de fonctionnement. Nous tentons de déplacer le spectaculaire et de questionner la valeur que nous lui conférons."

Bon spectacle

La Fleur du Dimanche

"Relative Collider
au Maillon à Strasbourg 
jusqu'à samedi 14 mai 2016, 20h30



Blob, trou de vers, exoplanète, blogosphère, youtubeur, où est l'erreur ?

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Grand Week-End pour certains, jour de solidarité pour d'autres, mais pas sûr puisque l'on peut travailler en plus pour rien une autre fois... parce qu’autrefois, il a fait très chaud.
A priori ce ne sera pas le cas.
Alors pour vous consoler du gris du ciel, je vous offre un peu de couleur:


Pommier - Photo: lfddd


Ces fleurs de pommier roses sur ce ciel bleu devraient vous redonner un peu de courage. Allez je vous double la dose avec le robinier jaune:


Robinier - Photo: lfddd


Et arrive aux faits, qui vont faire les TVA du jour (à vous de trouver l'erreur):

Blob

Le Blob, à ne pas confondre avec le Blog, que vous lisez, ne lit pas et n'a pas de cerveau. 
Il s'appelle "Physarum polycephalumun", c'est un organisme qui n'est doté que d’une seule cellule, donc forcément, il n'a pas de cerveau,  pas de neurones, mais selon une étude de l’université de Toulouse, il  serait toutefois doué d’une forme simple d’apprentissage.
Ce n’est ni un animal, ni un végétal ni même un champignon, mais un peu les trois à la fois. Il vit dans les sous-bois et peut prendre plusieurs formes et plusieurs couleurs. Il peut toutefois mesurer jusqu’à 10 m2. Par comparaison, l’humain est composé d’environ 100 milliards de cellules. Le blob est capable de résoudre un labyrinthe ou de construire un réseau pour optimiser son accès à la nourriture.
Le Blob est capables de s’adapter au fil des générations du fait de l’évolution et non d’un processus d’apprentissage intelligent. Grâce au blob, les scientifiques espèrent mieux comprendre les mécanismes primitifs de l’apprentissage, et l’apparition de cette capacité au fil de l’évolution.
Si vous voulez en savoir davantage sue cette expérience, c'est sur cette page de la Cité des Sciences.

Trou de vers

Le 14 février, je vous avais annoncé la découverte des ondes gravitationnelles, eh bien, depuis, des chercheurs ont mis en doute cette hypothèse et pensent que l'observation faite par le LIGO peut très bien venir de gravastars ou d'étoiles bosoniques et pas seulement de la collision de deux trous noirs. Ils ont fait le calcul - la simulation avec un gravastar en particulier: le "trou de ver" qui est un tunnel dans l'espace-temps et ont trouvé le m^me résultat que celui observé par le LIGO. Mais la différence, c'est qu'i y a un écho (comme c'est bizarre, l'écho, je l'avais déjà cité dans le billet du dimanche d'après - le 21 février - aurais-je des dons de voyance?).
Pour en savoir plus, voici l'article du Monde qui en parle:
Trous de ver ou trous noirs ?

Troëne - Photo: lfddd

Exoplanètes

Vous le savez, une exoplanète est une planète similaire à la Terre, mais dans un autre système solaire... 
La nouvelle surprenante du jour - sauf si vous suivez l'actualité des étoiles - c'est qu'en général on en découvrait au fur et à mesure, et cette fois, la Nasa annonce la découverte de 1.284 nouvelles exoplanètes par le télescope Kepler , l'info est sur le site de Sciences et Avenir.


Figuier - Photo: lfddd 

Blogosphère

La blogospère n"est ni une nouvelle étoile ni une nouvelle planète, mais c'est l'univers dans lequel nous nous trouvons en ce moment.
Le mot est d'actualité puisqu'il vient de faire son entrée dans le dictionnaire "Le Petit Robert", tout comme le "geek" et..

Youtubeur

Youtubeur vient aussi d'entrer dans le dictionnaire.
Par contre, entre Youtube, Twitter et Facebook cela va être la guerre à qui va proposer des vidéos avec commentaire et liens... pour se poster et se répandre dans la blogosphère (à ce propos, une première dont on se serait bien passé, c'est la diffusion en direct sur périscope (Twitter) du suicide d'une jeune femme qui se filmait avec son téléphone portable à Paris....

C'est à se demander  avec Polnareff "Sous quelle étoile suis-je né?"




Et au sujet des chansons que je vous propose, je vous remercie pour vos retours... et de me-nous en faire découvrir de nouvelles (je rappelle que pour les lilas, une première brassée avait été postée le 24 avril 2011 (avec, entre autre "Le Poinçonneur des Lilas" et la version allemande "Wenn der weisse Flieder wieder Blüht" de Zarah Leander)  et le 14 septembre 2014 (avec Babara)..


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche


Cho, Macho, Machores ou Machorette: l'éblouissement de Macho Dancer au Maillon

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Tout est affaire de corps... Il faut prendre celui de l'autre pour poser, transposer ce corps en transe, en danse sans pôle.

Le pôle, lui, est en dehors, sans décors et les pôles sont inversés dans ce spectacle de Eisa Jocson - Macho Dancer.

Macho Dancer - photo: Giannina Urmeneta Ottiker


Eisa, en short court et bottes ferrées et pesantes, bruyantes, frappant le sol avec violence pour marquer le territoire macho de l'homme, sa puissance, nous emporte dans une danse à l'envers: la danse des hommes pour les hommes sur des tubes "métal" ou "disco".

Le temps de nous y croire, dans ce dancing avec effets de fumigènes, de nous prendre à notre situation de regardeur d'une exhibition de virilité, elle nous retourne.

Macho Dancer - Eisa Jocson - La Maillon


D'abord à une vision muette et silencieuse, à retourner les yeux sur nous-même, spectateurs-voyeurs, tout en nous laissant le plaisir de voir et de "goûter" la chair en sueur (le dispositif scénique nous laisse suffisamment proche du corps pour en déceler la vie qui s'y écoule, se répand). Et à se refaire le film de la danse, en silence dans une mémoire fantasmée.
Puis dans un retournement du dispositif scène salle où nous nous retrouvons piégés dans les rets de la danseuse et les rais des projecteurs, dans une proximité dangereuse et une séduction transgressive.

Macho Dancer - Eisa Jocson - La Maillon


Pour finir dans l'évaporation du spectacle dans sa négation ontologique.

Et l'envie, ou pas d'y aller pour de vrai, le plateau étant servi!





Bon spectacle

La Fleur du Dimanche

Macho Dancer
Chorégraphie et interprétation: Eisa Jocson
Au Maillon Strasbourg
du 18 au 21 mai - 20h30

Au Bastion, les artistes sont libres: les Ateliers sont Ouverts - en Alsace aussi

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Inauguration des deux Week-Ends des Ateliers Ouverts, à Strasbourg et en Alsace...

Cela a commencé au Bastion avec une fête populaire avec stands, Tartes flambées, pizzas, hamburgers , bières et fruits pressés, concert jusque tard dans la nuit, et jusqu'à 22 heures, les ateliers des artistes étaient ouverts.
A vous de faire votre choix en déambulant dans les couloirs et entrant discuter avec les artistes qui sont là pour cela.

Quelques images d'ambiance pour vous donner envie de pousser la porte - c'est une image, au Bastion ,les portes sont ouvertes les artistes sont libres.
Ailleurs, à vous de repérer les adresses sur Strasbourg et ses Faubourgs, Mulhouse et les villages d'Alsace, jusqu'en Alsace Bossue - au hasard, Diedendorf, savez-vous où cela se trouve?
Si vous trouvez, vous aurez même gagné la possibilité d'assister à un concert de Françoiz Breut à l'atelier de François Génot (celui qui a décoré les bus strasbourgeois de branchages..).

A suivre....

Ateliers Ouverts - Bastion - La Commode du peintre - Photo: lfdd


Ateliers Ouverts - Bastion - Les fleurs du peintre - Photo: lfdd


Ateliers Ouverts - Bastion - Les fleurs du peintre - Photo: lfdd


Ateliers Ouverts - Bastion - Juliette Etrivert - Photo: lfdd


Ateliers Ouverts - Bastion - Juliette Etrivert - Photo: lfdd


Ateliers Ouverts - Bastion - Buren plissé - Photo: lfdd


Ateliers Ouverts - Bastion - Double face - Photo: lfdd


Ateliers Ouverts - Bastion - Double face - Photo: lfdd


Ateliers Ouverts - Bastion - triple coussin - Photo: lfdd


Ateliers Ouverts - Bastion - Gretel Weyer - Photo: lfdd


Bonne visites

La Fleur du Dimanche

Les Ateliers ouverts sont à l'Est - au Nord aussi

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Pour compléter le parcours citadin des Ateliers Ouvertsà Strasbourg, je vous propose une petite incursion à l'Est de la ville, sur des territoires où l'on ne cherche pas habituellement l'art. 
En route pour le "Quartier des Quinze" où je vous invite à pousser les portes de 3 ateliers, celui de Suzanna Jaczowa, discrète artiste qui continue son chemin délicat. 

Pas loin, l'atelier de Véronique Moser, artiste aux mille et une trouvailles (voir l'exposition à Erstein quelle a commise avec sa complice Corinne Kleck et dont j'ai parlé le 18 mai 2011).
Elle accueille Florence Bohnert - un nom pas inconnu à Strasbourg, un prénom à découvrir - voici leur dialogue:


Atelier Véronique Moser - Florence Bohnert - Photo: lfdd

Atelier Véronique Moser - Florence Bohnert - Photo: lfdd

Atelier Véronique Moser - Florence Bohnert - Photo: lfdd


Juste en traversant le boulevard, je vous invite à rendre visite à Anne Kuhry dans son appartement-atelier... et y découvrir ses dessins et aquarelles qui vont chercher du côté de Kokoschka et autres peintres allemands du siècle dernier...

Appartement-atelier Anne Kuhry - Photo: lfdd

Appartement-atelier Anne Kuhry - Photo: lfdd

Tout cela, et encore beaucoup plus, c'est bien elle qui l'a peint!
Vous ne quitterez bien sûr pas l'Est sans passer par les incontournables du "Port du Rhin" que vous connaissez sûrement - si votre réponse est non, courrez-y et également la "tribu" de Zone d'Art, pas si Zone que cela.... et bien vivants et toujours actifs, qui en plus des ateliers ouverts, accueillent leurs homologues français et allemand(e)s sur de grands panneaux d'affichage... dont Claude Gagean que voici:


Claude Gagean - Plakatkunst - Photo: lfdd

En étape vers le centre ville ,passez voir Marie Lamarche au Fournil, qui se cache tel une île déserte dans l'urbanisme contemporain du Pôle Etoile et l'atelier en sursis de la rue des couples au-dessus du Syndicat Potentiel, en leur marquent votre soutien.


Le Fournil - Photo: lfdd


Pour finir, quatre stations un peu à part, d'abord chez In Extremis, pas vraiment atelier, la collection de photographies de Marcel Burg, vu sous l'angle des "Stigmates" (en hommage à Gigi):


Stigmates - Fernande Petitdemange - Photo: lfdd

L'exposition des "Individus"à l'église du Temple Neuf "Fragile":


Fragile - Patrick Lang - Photo: lfdd

Fragile - Benoit de Carpentier - Photo: lfdd


A l'atelier "Hôtel de Ville", pas si atelier que cela, un univers post-cataclysme, des objets de décoration et design "Plaisir d'offrir":


Plaisir d'offrir - Photo: lfd


Plaisir d'offrir - Photo: lfd


Et dans l'appartement-studio" de Roman, un dialogue entre Annie Greiner qui invite Alain Riff et ses griffures de matières, alors qu'Annie Greiner sort ses anciennes griffes jaunes et ses récentes rouges.



Atelier Roman - Annie Greiner - Jaune - Photo: lfdd

Atelier Roman - Annie Greiner - Sculpture - Photo: lfdd


Au Nord de Strasbourg, deux étapes, l'atelier de Corine Kleck et Dominique Haettel qui ont accueilli dans leur atelier à Schweighouse-sur-Moder une performance "La collectionneuse" de Geneviève Charras le dimanche 22 mai à 16h00.
Quelques images des "assiettes d'artiste" de Corinne et de la performance de Geneviève Charras:


Atelier  Kleck - Haettel - Photo: lfdd



Atelier  Corinne Kleck - Assiette - Photo: lfdd

Atelier  Corinne Kleck - Assiette - Photo: lfdd

Atelier  Corinne Kleck - Assiette - Photo: lfdd

Atelier Kleck - Haettel - Performance Geneviève Charras - Photo :lfdd


Atelier Kleck - Haettel - Performance Geneviève Charras - Photo :lfdd

Atelier Kleck - Haettel - Performance Geneviève Charras - Photo :lfdd

Deuxième étape, à Wilwisheim, dans la grande ferme de Sophie Bassot où elle a son atelier, et partage la grange et l'étable (impeccablement nettoyée, bien sûr avec des artistes venus de Strasbourg, d'Alsace, du Nord et de Belgique, entre autres Claude Delamarre, Laurence Gonry, Samia Kachkari, Chantal Million, Sebastien-Pierre Potron, Marie Meyer et Dominique-Anne Offner.

Voici le "coin" de Marie Meyer et l''écurie de Samia Kachkari avec ses tissus imprimés et ses bras "enveloppants...

Atelier Bassot - Marie Meyer - Photo: lfdd

Atelier Bassot - Samia Kachkaari - Photo: lfdd

Atelier Bassot - Samia Kachkaari - Photo: lfdd



Bonnes découvertes

La Fleur du Dimanche

Coquelicot fleuri ou fragile

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Dans les champs, les coquelicots, ces "mauvaises herbes" fleurissent.
Je vais vous en offrir version "citadine":


Coquelicot - Photo: lfdd


Et également vous en montrer les deux aspects, plutôt gaie avec Robert Desnos et plus critique avec John McCrae..

Le Coquelicot 

Le champ de blé met sa cocarde 
Coquelicot. 
Voici l'été, le temps me tarde
De voir l'arc-en-ciel refleurir. 
L'orage fuit, il va mourir, 
Nous irons te cueillir bientôt,
Coquelicot.

Robert Desnos


Coquelicots fanés - Photo: lfdd


Pour le poème de John McCrae "In Flanders fields" (Au champ d'honneur), c'est un poème de guerre que ce lieutenant-colonel canadien a écrit pendant la Première Guerre mondiale à l'occasion des funérailles d'un ami de l'auteur, tombé lors de la deuxième bataille d'Ypres. La bataille d'Ypres sur laquelle nous allons revenir très prochainement pour parler d'Empire.

In Flanders Fields 

In Flanders fields the poppies grow
Between the crosses row on row,
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.

We are the dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved and now we lie
In Flanders fields.

Take up our quarrel with the foe:
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields.

John McCrae

Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici
Au champ d'honneur.
À vous jeunes désabusés
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.


Ce poème me ramène aussi à Michael J. Sandel don j'ai parlé récemment (le 1er mai) et qui, dans son livre qui vient de sortir dit: "La cupidité est un vice, une manière d'être condamnable, en particulier lorsqu'elle a pour effet de rendre insensible à la souffrance d'autrui."
Ce philosophe dit de son sujet: "Certaines personnes croient que la philosophie habite les hautes sphères célestes. Ma conviction est qu'elle est chez elle dans la cité. (...) On doit Pouvoir éprouver les questions qu'elle nous pose. Socrate concevait la philosophie de cette manière. Il marchait dans les rues d'Athènes et interrogeait des gens ordinaires. C'était une philosophie de dialogue, et non de la prédication ou de l'énonciation de principes immuables."

Coquelicots - Photo: lfdd

Pour terminer, je vous renvoie à la chanson du coquelicot connue que je vous avais proposée le 6 juillet 2014. En fait il y a deux versions de la chanson, la première de Mouloudji, l'autre, moins connue, est une interprétation de Leila Bekti dans le film de Philippe Claudel "Avant l'hiver". 
Je vous renvoie au billet sur le site parce que les chansons sont comme les fleurs, sur internet, elles se fanent ou disparaissent: les vidéos peuvent être retirées ou supprimées pour diverses raisons.
Une page qui n'a pas encore été retirée, c'est la page de La Fleur du Dimanche du 3 juillet 2011 qui a déjà été vue plus de 1200 fois. Merci à vous chers lecteurs, chères lectrices, de me suivre.

Et en parlant de fidèle lectrice, en voila une qui vient de m'offrir un autre bouquet de coquelicots de la campagne, c'est la version chantée par les Quat'Jeudis du poème de Desnos. Je vous l'offre volontiers:




Coquelicots - Photo: lfdd


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche 

Le Grand Palais pour Empire ou l'art de compter les heurts

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Monumenta, c'est forcément monumental: au Grand Palais, il faut "remplir"...

Huang Yong Ping a rempli sa mission et propose, après quelques autres "grands artistes" qui on fait dans le monumental, de combler l'espace vide du Grand Palais et de vous écraser de l'énormité du sujet et du sens de l'art au service de la réflexion et du symbole.
Les symboles sont réduits au nombre de quatre, même s'il font dans le gigantisme: un serpent, un bicorne et des conteneurs et une grue...


Monumenta - Grand Palais - Huang Yong Ping - Empire - Photo: lfdd


Les conteneurs, symbole de la mondialisation, de l'échange et du commerce, forment la majeure partie de l'oeuvre, et en sont la partie imposante: 305 conteneurs, de différentes tailles sont disposés en plusieurs "îles" qui vont nous rappeler les pays, les continents, les déplacements, entre autres entre la Chine et la France, d'où viennent à la fois les marchandises, mais aussi l'artiste qui a définitivement quitté son pays pour s'installer en France. Ces conteneurs nous parlent de fabrication, de sous-traitante, mais aussi des déplacements humains et d'habitat - plus ou moins précaire, servant aussi quelquefois de logement.


Monumenta - Grand Palais - Huang Yong Ping - Empire - Photo: lfdd


Le serpent nous reporte tout à la fois aux cycles (la mue, le serpent qui s'enroule sur lui-même,...) et à la force - le serpent est gigantesque et fait front au bicorne - mais aussi aux mythes, à la culture des peuples et également fait écho à la structure même du Grand Palais.


Monumenta - Grand Palais - Huang Yong Ping - Empire - Photo: lfdd


La grue, elle, est le lien et le soutien du serpent, également le moyen de transborder et déplacer les conteneurs. Par sa forme et sa position, elle complète l'Arc de Triomphe servant de socle au bicorne géant.


Monumenta - Grand Palais - Huang Yong Ping - Empire - Photo: lfdd


Ce bicorne est une réplique immense du chapeau que portait Napoléon lors de la bataille d'Eylau. Cette bataille fut un véritable carnage (dix mille tués ou blessés chez les Français, douze mille morts et quatorze mille blessés, dont beaucoup mourront faute de soins chez les Russes), fit dire au Maréchal Ney "Quel massacre! Et tout cela pour rien!" et affecta Napoléon au point qu'il resta huit jours sur le champ de bataille pour superviser les secours et qu'il en conclut: 
"Cette boucherie passerait l'envie à tous les princes de la terre de faire la guerre."


Monumenta - Grand Palais - Huang Yong Ping - Empire - Photo: lfdd


Le bicorne de l'empereur est cependant aussi chargé d'une autre symbolique. Justement celui de la puissance de l'empire et d'une "reconnaissance" ou une renommée mondiale - un collectionneur sud-coréen - Kim Hong-kuk, le roi du poulet - a acheté en 2014 un bicorne de Napoléon 1,884 millions d'euros pour l'exposer au siège de son entreprise, vaste empire industriel et commercial.


Monumenta - Grand Palais - Huang Yong Ping - Empire - Photo: lfdd


MONUMENTA

Depuis 2007, des artistes contemporains de renommée internationale investissent la Nef du Grand Palais avec des oeuvres magistrales conçues pour l’occasion. Après Anselm Kiefer, Richard Serra, Christian Boltanski, Anish Kapoor**, Daniel Buren* et Ilya et Emilia Kabakov, Huang Yong Ping relève le défi en 2016. 


Monumenta - Grand Palais - Huang Yong Ping - Empire - Photo: lfdd

Bonne visite

La Fleur du Dimanche

* La Fleur du Dimanche vous avait présenté le 13 juin 2012 le "Monumenta" de Daniel Buren.

** Pour Anish Kapoor, dont je vous ai présenté les oeuvres exposées à Versailles l'année dernière (24 juin 2015), je vous avais proposé le 1er juin 2011 un "Minimenta" sculpture minimaliste éditée à l'occasion de la manifestation "La Beauté"à Avignon en l'an 2000.

Clowns & queens: Le cirque en plus mieux qui fait tache - trash

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Il était une fois une belle équipe de jongleurs qui étaient magnifiquement rodés à jongler en choeur, ils étaient beaux et virtuose et ils ont osé jouer à contre-courant.

Ils ont donc commis un spectacle, toujours dans la veine du cirque, avec de l'humour, mais où progressivement les jongleurs, rois et reines, un peu clowns, vont se transformer en loups et cochons - et pas petits....

Le spectacle est magnifique, les mouvements d'ensemble, jongleries qu'elles soient réalisées assis, debout ou couchés sont d'une synchronisation et d'une harmonie époustouflante (on pense à la précision du spectacle de Liz Santoro et de Pierre Godard "Relative Collider" que l'on a vu ici-même le 12 mai).

Les pas de danse baroque sur une musique originale nous baignent dans une joie de vivre jusqu'à l'irruption d'un décalage qui est d'ailleurs marquée dans la musique par un collage "sampling" de haute volée.

Cløwns and Queens de Gandini Juggling - MAillo, - Photo: Jacques Langlois



Cløwns and Queens de Gandini Juggling
Jusqu'au 28 mai au Maillon,
Présenté  avec les Migrateurs

Bon Spectacle

La Fleur du Dimanche

Les Percussions de Strasbourg, Live@Home #7: La percussion interprétée sur scène par un jongleur

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La musique s'écoute et se regarde, la percussion, souvent se regarde, cependant, pour ce concert, ce qui se regardait, se rendait visible, c'était essentiellement le silence, le silence musical, ou le geste du jongleur, le jonglage sonore.

Parce pour leur septième soirée à domicile, dans leur maison de Hautepierre, les Percussions de Strasbourg ont proposé à leur public un dialogue entre la musique et l'art du jonglage.

Percussions de Strasbourg  - live@home #7 Photo: lfdd

Thomas Guérineau, jongleur mais également musicien percussionniste, après une courte résidence avec l'ensemble strasbourgeois nous a proposé un dialogue  entre des pièces de répertoire (Georges Aperghis, François Sarhan, Carlos Roque Alsina) et ses compositions "jonglées". Le corps du jongleur se regarde, tout comme celui du percussionniste, très souvent dans le geste qui se transforme en son... Car, à part quelques accessoires "de bouche" (sifflets ou autres appeaux), c'est la main, le bras du musicien qui va produire le son. Ici, cependant, la scénographie avait plutôt tendance à mettre en lumière le geste du jongleur qui concentrait sur lui la tension et forçait l'attention. 
Sauf pour les deux pièces de geste de Thierry de Mey (Silence must be et Pièce de Geste), magnifiquement interprétée dans un silence où la musique - et le rythme - naissaient dans notre tête, ou dans le ciel !
Avec Home Work (in the garage), de François Sarham, nous avons aussi pu voir que le corps pouvait aussi être un instrument de percussion et que le percussionniste pouvait aussi être comédien...

Percussions de Strasbourg  - live@home #7 Photo: lfdd


Thomas Guérineau a eu la délicatesse de faire écho à ce presque silence avec son jonglage horizontal sur timbale avec de petites billes qui permirent de concrétiser un monde imaginaire.

Percussions de Strasbourg - live@home #7 Photo: Sandrine Rouxel


Il a également prouvé au cours de cette soirée, que même non écrite et résultat de gestes à priori non destinés à être musicaux, une partition pouvait s'écrire et faire musique contemporaine. Et plaire au public, même - et peut-être surtout aux enfants* présents dans la salle.

La Fleur du Dimanche 

* Le mercredi 25 mai eut lieu le concert de Percustra, concert avec présentation des oeuvres travaillées lors d'ateliers avec les élèves en 2016.

Les Percussions de Strasbourg, Live@home #7
27/06/2016 
Au Programme:

Silence / Thomas Guérineau (solo) – 2013
Kryptogramma / Georges Aperghis – 1972
Molettes / Thomas Guérineau (solo) – 2013
Home work solo / François Sarhan – 2011
Silence Must Be / Thierry de Mey – 2002
Eloignements / Carlos Roque Alsina – 1987
Pièce de geste / Thierry de Mey - 2008

Mailloche / Thomas Guérineau (solo) – 2013

Au secours, les corbeaux sont de retour.... Les coquelicots aussi...

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Les corbeaux sont des oiseaux farceurs, en plus d'être intelligent.
Il m'ont donné rendez-vous tout un long de la semaine, dans un hasard bizarre....

L'occasion pour moi de vous rendre la pareille. L'occasion aussi de vous alléger la lecture de ce billet du dimanche en le découpant en tranches moins indigestes (un lecteur m'ayant fait la remarque qu'il n'est pas arrivé au bout du billet - il ne doit pas être le seul!).
Je vus propose donc un feuilleton:
Le feuilleton du corbeau et du coquelicot.

Episode 1: un voyage mouvementé.


Corbeaux et coquelicots - Episode 1 - Photo: lfdd



Dimanche dernier, dans l'atelier de Sophie Bassotà Wilwisheim, parmi les nombreux artistes qu'elle accueille dans sa grange (voir mon billet du 20 mai 2016), sur le mur de "Serrànadas" de Samia Kachkachi (voir photo), je vois un petit corbeau que je lui achète, qu'elle m'emballe dans du papier de soie et que je mets dans la poche de ma veste. 
Et il s’est envolé (la preuve sur la photo)....

Je ne le trouvais plus, et l’ai cherché partout !
J’ai remué ciel et terre - j’ai même recontacté Sophie Bassot qui se protégeait de l’orage du soir. Je suis retourné à la voiture garée à 500 mètres pour voir où il avait "sauté"...
Et finalement, le farceur, il avait juste changé de poche. 
Il faut dire qu’il a capacité à se faire tout petit et le papier de soie ne lui a pas donné plus d’épaisseur.

En tout cas ,j'étais rassuré, également rassuré sur son caractère... de corbeau
Et content qu’il ait accepté d’être de nouveau avec moi. 
Le voilà:


Corbeau - Samia Kachkachi - Photo: lfdd

Mais l'histoire n'est pas terminée et je vais vous en conter la suite bientôt... revenez demain sur cette page et vous verrez

D'autant plus que les corbeaux, je les aime bien...
La preuve par l'image:
Parmi les corbeaux de la collection privé, celui de Anne Wicky, sur un "Taeffele"

Corbeau - Anne Wicky - Photo: lfdd


Et un livre de Fred, "L'histoire du corbac en basquet"à qui j'avais rendu hommage le 6 avril 2016 lors de sa disparition.

Je vous rappelle également les deux billets où je parlais de corbeaux le 21/02/2016:
Le Livre et la Rose sont des ondes fractales. Echo d'Eco et corbeau.
et le 28/02/2016:
Le corbeau croasse encore, et moi ?

Pour finir avec en TVA sur le corbeau, je vous offre les paroles et la chanson de Chloé Pelgag (une chanteuse canadienne) et son clip:





Klô Pelgag - Les Corbeaux

Au clair de la brume, j'ai pris ta photo 
Comme la nuit brûle ton ombre dans l'eau 
Offre-moi l'écume de ces jours au port 
Où les bateaux fument tes cendres au départ 

J'ai pris la pilule celle qui fait dormir 

Changé ma cellule en un point de mire 
D'où je vois les monstres lentement mourir 
Revenir au monde, les entends-tu dire ? 

La lune est pleine ! La lune est pleine ! La lune est pleine ! 

La lune est pleine, elle est remplie de corbeaux 
Et l'archipel ! et l'archipel ! et l'archipel découpé par mes ciseaux 

Le jour est noir comme la nuit, je m'oublie, je m'oublie 
Mange mon coeur et prie 
Pour que toutes les abeilles sentent mon sang qui gèle 
Changent ma mort en miel 

Moi, j'ai cherché le confort des années-lumière 

J'ai regardé la vie des autres mais à l'envers 
Et j'ai trouvé la pluie dans le désert: 
Me réveiller dans le ventre de la mer 

La lune est pleine ! La lune est pleine ! La lune est pleine ! 
La lune est pleine, elle est remplie de corbeaux 
Et l'archipel ! et l'archipel ! et l'archipel découpé par mes ciseaux 

Je vois la peine, je vois la peine 

Je vois la peine du secret dans le tombeau 
Je vois la peine, je vois la peine 
Je vois la peine dans les pores de ta peau


Pour ceux à qui cette est trop décalée des corbeaux habituels, je renvoie d'une part à Gaston Coué que vous pouvez non pas écouter, mais lire sur mon billet du 26 avril 2016.
Et je vous offre le "classique" des corbeaux par Marc Ogeret:




Le Chant Des Partisans:

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? 
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ? 
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme. 
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes. 

Montez de la mine, descendez des collines, camarades ! 
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades. 
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite ! 
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite... 

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères. 
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère. 
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves. 
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève... 

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe. 
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place. 
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes. 
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute... 

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ? 
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? 

Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...


A Suivre...

Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

Au secours, les corbeaux sont de retour.... Les coquelicots aussi... Oh Oh Oh

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Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? 
Oh oh oh oh oh oh oh....

Suite de l'épisode précédent...
Rappel: un petit corbeau farceur s'est "envolé" de mes poches, mais retrouvé, s'est trouvé accroché sur le mur de l'appartement...

Et la suite des coquelicots:


Corbeaux et coquelicots - Episode 2 - Photo: lfdd


Episode 1: un voyage inachevé - ou dangereux.

Le petit corbeau imprimé sur tissus de Samia Kachkachi accroché au mur, entre trophée et veilleur de bureau, prêt à s'envoler cependant, je pars le lundi matin au bureau et découvre au pied de l'immeuble, par terre, un étourneau.

Il a dû dans son vol, se cogner dans la vitre tellement fort que c'en était son dernier vol. Pour éviter à des âmes sensibles qui allaient me suivre à l'entrée de l'immeuble, j'ai éloigné le corps de l'oiseau en le cachant dans un coin discret. 

Au même moment, sur le toit voisin, deux corbeaux me hélèrent de leur croassement grave.
Le temps de prendre mon appareil photo, un des deux corvidae s'est déjà envolé tandis qu l'autre me salue une dernière fois avant de partir lui aussi... 
Que va nous réserver la suite?

    
En attendant, les TVA.... et quelques corbeaux de la "série" Art avec un extrait de la production de Raymond-Emile Waydelich. D'abord l'hommage à Lydia Jacob:


Corbeau et plante grasse sedum - R.E. Waydelich - Photo: lfdd


Et les souvenirs canadiens de Haïda:



Corbeau "Raven Haïda" - R.E. Waydelich - Photo: lfdd


Pour rester au Canada, (comme dans l'épisode 1) une chanson de Coeur de Pirate: Corbeau



Corbeau

Et deux par deux sans compter nos morts
Qu'on laisse derrière des ébauches fanées
Des secrets de carrière
Et trois par trois nos coeurs essoufflés
Des secousses folles on réfléchit plus tard
Maintenant il faut rêver
Et je ne sais plus à quoi penser
C'est dur d'être libre comme toi
Et je ne sais plus à qui penser
C'est fini rhabille-toi
Et deux par deux on avale nos mots
C'est dur d'oublier ce que l'on connait et ce qui imprègne nos peaux
Et trois par trois, nos coeurs de la partie
On joue aux couteaux et on peut partager le même lit
Et je ne sais plus à quoi penser
C'est dur d'être libre comme toi
Et je ne sais plus à qui penser
C'est fini rhabille-toi
Et je ne sais plus à quoi penser
C'est dur d'être libre comme toi
Et je ne sais plus à qui penser
C'est fini rhabille-toi
Et deux par deux
On avale nos mots
C'est dur d'oublier ce que l'on a connu qui a imprégné nos peaux
Et trois par trois, nos coeurs de la partie
On joue aux couteaux et on peut partager le même lit


Pour ceux qui connaissent leurs classiques, une version du poème d'Arthur Rimbaud "Les corbeaux" interprété par Léo Ferré, avec une animation de Pablo Pares.

 


Encore plus classique, le célèbre chant cosaque "Le noir corbeau" ou "L'oiseau de malheur" - Novorossia.





Et en parlant de classique, on ne peut plus classique, pour une fidèle lectrice amatrice de danse (pas classique) qui se demandait si à part, Jorge Donn, il y avait des corbeau dans les ballets (en dehors du Lac des Cygnes), voici une version la bande annonce du Ballet "Raven Girl" au Royal Ballet chorégraphié par Wayne McGregor, sur une musique de Gabriel Yared, avec une femme-corbeau interprétée par Sarah Lamb:



A Suivre...

Bon Lundi

La Fleur du Dimanche

Orages d'acier... dans une cave - tout un festival... souterrain

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Le Festival des Caves entre déjà dans sa onzième année et étend son territoire un peu plus chaque année, bien qu'il rayonne de Besançon où il est né, on peut y assister à Bordeaux, Douai, et même Neuchatel en Suisse. A Strasbourg, après quelques représentations en mail il est revenu pour deux jours avant d'aller à Saint-Louis, Saint-Martin-le-Beau, Villeurbanne, Saint-Michel-sur-Orge, Montpelier ou Noizay, et bien d'autres villes...


Festival des Caves - Orages d'Acier - Ernst Jünger - Photo: lfdd


Ce 31 mai 2016, ce fut le texte d'Ernst Jünger "Orages d'Acier" qui fut joué dans une cave restée secrète jusqu'au dernier moment.
Le texte qu'Ernst Jünger écrivit alors qu'il avait à peine une vingtaine d'année relate son expérience de lieutenant lors de la Première Guerre Mondiale dans les tranchées et sur les champs de bataille tristement célèbres et dont les commémorations de centenaire essaient de ne pas nous faire oublier toute l'atrocité.

Cependant, ce texte de Jünger, magnifiquement - et sobrement - mis en scène par Guillaume Dujardin et interprété sans emphase aucune par Maxime Kerzanet nous plonge dans cette histoire au plus près de l'expérience humaine, personnelle d'un très grand écrivain. 


Festival des Caves - Orages d'Acier - Ernst Jünger - Guillaume Dujardin - Maxime Kerzanet


Le texte nous fait toucher du doigt le quotidien de la guerre vécue au quotidien dans le détail le plus minuscule en nous le rendant tangible, comme la variété des munitions qui se déversent sur les soldats tout en leur donnant un caractère, un son, une couleur et une forme particulière (un ananas, une grenade, une tripode, une fusée descendante, du gaz jaunâtre,...) sont les notes que Ernst Jünger a prises dans son carnet de guerre. 


Festival des Caves - Orages d'Acier - Ernst Jünger - Guillaume Dujardin - Maxime Kerzanet


De même, les noms de villes, de villages et de lieux-dits, égrenés comme une incantation nous mettent en présence de ces lieux de souvenir. Des scènes de montée au combat avec leurs détails dérisoires (par exemple la recherche de la Croix de Fer par Jünger et son aide de camp lors d'un assaut relativisent ces événements historiques. Le final - la dernière bataille et la mort symbolique, mais réellement vécue par Jünger est une impitoyable plaidoirie contre toute guerre et semble être pour lui à la fois un moment de bonheur incommensurable et une prise de conscience de l’effroyable horreur de cet événement.


Festival des Caves - Orages d'Acier - Ernst Jünger - Guillaume Dujardin - Maxime Kerzanet


Et nous sommes heureux qu'Ernst Jünger ait quand même pu nous en transmettre le récit, qu'il ait pu vivre jusqu'à 103 ans et que le Festival des Caves nous ait proposé ce texte magnifique.


Le 1er juin, le spectacle "Perséphone 2014" de Gwenaëlle Aubry, mise en scène de Anne Montfort, avec Léopoldine Hummel et Léa Masson est complet (liste d'attente). 
Le 2 juin ,à Saint Louis, il reste des places pour le spectacle "On voudrait revivre", une proposition de Léopoldine Hummel et Maxime Kerzanet

La suite du programme est là: Festival de caves


Bons Spectacles

La Fleur du Dimanche
   
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