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Musica 2019: Deuxième samedi: Dufourt - Doppelgänger - Les Cris de Paris et Keravec

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Programme chargé pour ce deuxième samedi du Festival Musica: des concerts du matin au soir et tard dans la nuit... De quoi épuiser les festivaliers!

Ca démarre pour les  enfants à 10h30 avec le 'mini-musica" et les choses sérieuses à 11h00 avec la suite de l'hommage - Portrait de Hugues Dufourt version 3: le piano:

Portrait Hugues Dufourt #3 - Jean-Pierre Collot


Musica 2019 - Portrait Hugues Dufoutr - Jean-Pierre Collot - Photo: lfdd


Au piano, Jean-Pierre Collot nous propose ce portrait en quatre pièces sur plus d'une heure de concert, une belle palette de talents. Pour commencer "An Schwager Kronos" (1994) / 11’ d'après un poème de Goethe traduit en français "Au postillon, Kronos" dont voici le début:

An Schwager Kronos

Spude dich, Kronos!
Fort den rasselnden Trott!
Bergab gleitet der Weg;
Ekles Schwindeln zögert
Mir vor die Stirne dein Zaudern.
Frisch, holpert es gleich,
Ueber Stock und Steine den Trott
Rasch in's Leben hinein!

Nun schon wieder
Den erathmenden Schritt
Mühsam Berg hinauf.
Auf denn, nicht träge denn,
Strebend und hoffend hinan!

Weit, hoch, herrlich [der Blick
Rings]1 ins Leben hinein,
Vom Gebirg' zum Gebirg'
Schwebet der ewige Geist,
Ewigen Lebens ahndevoll.

Au postillon Chronos

Hâte-toi, Chronos !
En avant, au trot ferraillant!
En descendant glisse le chemin ;
Un vertige écœurant hésite
En moi à te voir traîner.
Allons, cahote également,
Sur les branches et les pierres au trot,
Vivement dans la vie !

Maintenant déjà à nouveau
Essoufflé au pas,
Péniblement en montant la colline.
En haut alors, ne sois pas paresseux,
Luttant et espérant vers le haut !

Large, haute et splendide est la vue
Circulaire sur la vie,
Depuis les montagnes jusqu'aux montagnes
Flotte l'esprit éternel,
Plein de promesse de vie éternelle.

La pièce joue sur les contrastes, sombre - clair, avec des frappes puissantes et des décalages d'accords. Nous pouvons apprécier la virtuosité de Jean-Pierre Collot dans cette pièce relativement calme.

La deuxième pièce, également sur un poème de Goethe, "Rastlose Liebe" - "Amour sans trêve" (2000) / 5’ est écrite en écho d'un Lied de Schubert comme toutes les pièces de cette matinée. Schubert qui a été une source d'inspiration et de confrontation réussie pour Hugues Dufourt. Plus courte et plus enjouée que les autres, elle garde un rythme rapide et vif.

Pour la pièce "Meeresstille" (1997) / 13’ toujours sur un poème de Goethe que Beethoven avait mis en musique, le rythme est celui d'un lent voyage de retour au pays, calme et doux, reposant, allant vers le silence.

Dernière, et conséquente pièce, "Erlkönig" (2006) durant près de 30 minutes, la lente chevauchée de ce père qui essaie de ramener sur son cheval, son fils à la maison, en traversant des forêts brumeuses, et de multiples obstacles pour finalement se rendre compte à l'arrivée que son fils est mort. La chevauchées est lourde et sourde au départ et l'on sent la tension monter au fur et à mesure de la pièce, le temps s'accélère mais tout finit dans un dernier souffle qui laisse les spectateurs eux aussi exténués. Mais ils trouvent encore l'énergie de saluer la performance de l'interprète et le talent du compositeur.


Musica 2019 - Portrait Hugues Dufourt - Jean-Pierre Collot - Photo: lfdd






A suivre...

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