Le Lac des cygnes et à la fois un monument de la danse classique, joué de multiples fois, et une pièce chorégraphiée et interprétée par de prestigieux noms de la danse à travers le XXème - et le 21ème - siècle, mais également un rêve qui a nourri l'imaginaire de milliers de jeunes et d'adultes qui, encore aujourd'hui y trouvent une porte d'entrée pour la danse et un objet à leur quête d'amour et du désir.
C'était bien sûr le cas pour Radhouane El Meddeb qui, jeune à Tunis y a trouvé le ferment de ses rêves d'amour et de changement... Et déjà un penchant vers la danse qui, à l'époque n'était nullement une voie prévisible.
Et quand l'occasion s'est trouvée, invité par Bruno Bouché de participer au projet de questionner les enjeux du ballet contemporain en Europe au XXIème siècle avec cette pièce, il fut à la fois comblé et impressionné d'avoir à se frotter à ce monument, en même temps qu'à un corps de ballet de 32 membres: le Ballet de l'Opéra National du Rhin, fortement ancré dans une culture classique mais qui a balayé toutes les formes de la danse, du baroque au contemporain.
Le résultat est à la hauteur de l'enjeu, le mélange des genres fonctionne à plein. Les 24 danseuses et danseurs qui vont partager le plateau pendant une heure et demie vont nous transporter vers des hauteurs d'envol de la poésie et de la danse avec bonheur.
Le spectacle est bien sûr surprenant, car, après une "prise de plateau" dans le silence, mais dans un constant dialogue de regards avec la salle et leurs partenaires, les un(e)s après les autres, les danseuses, non pas en tutu, mais dans des jupettes tombantes légères et transparentes (sauf deux en short blanc) et en presque robes de mariée, en soie blanche, et les danseurs, eux en short blancs (sauf un, barbu, en jupette), et en maillot en soie transparente occupent la scène en silence.
Et vont, toujours dans le silence commencer à danser.
Ce silence, qui, tout au long de la pièce va faire respirer la musique, prouve que la danse et le mouvement préexistent et qu'ils vont encore mieux nous permettre d'entendre la musique composée par Piotr Illich Tchaïkovski jouée en direct par l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg dirigé avec une très belle sensibilité par Hossein Pishkar.
Et l'on entend et voit doublement ce qui se joue devant nos yeux et les airs qui pourraient être des tubes deviennent un vrai moteur d'émotion.
Le décor et la scénographie d'Annie Tolleter - variant entre studio de répétition, musée, palais, espace nocturne et lac - discrètement mis en lumière par Eric Wurtz (un effet de lumière fait passer des vagues argentées sur le rideau de fond, puis un soleil doré, ou met en relief le magnifique lustre princier ou le tutu majestueux inclus dans le décor) concentre l'attention sur le plateau.
Là, les protagonistes perturbent les hiérarchies, se donnent le relai de l'un à l'autre sans exclusive affichée ou interprètent des mouvements d'ensemble empathiques, soit en petits groupes, (des fois même cachés derrière une haie de danseurs immobiles), soit dans de grandes envolées collectives mais où chacun garde son individualité. A ce sujet, il faut noter la grande diversité des membres du Ballet, que ce soit en terme de physique que d'origine. Et également la collaboration réussie entre le chorégraphe, les Maitres de ballet Claude Agrafeil et Adrien Boissonnet, et la troupe.
Cela donne un spectacle frais et détonnant, plein d'énergie et d'espoir qui dépousière énergiquement le ballet, même si Radhouane El Meddeb dit qu'il s'est appuyé sur la version de Rudolf Noureev en la posant clairemetn dans le 21ème Siècle.
Et la fin, surprenante dans sa rupture stylistique va nous faire fondre d'émotion, comme le Lac des cygne se doit de le faire avec le duo de Cécile Nuniger et Riku Ota, mais nous n'oubloins pas tous les autres interprètes qui vont nous "saluer" individuellement.
Bravo les artistes !
La Fleur du Dimanche
Je vous conseille, pour avoir un bon aperçu du spectacle de regarder la vidéo sur la page du ballet que l'on ne peut malheureusement pas partager pour je ne sais quelle raison et c'est bien dommage, ici:
https://www.operanationaldurhin.eu/fr/spectacles/saison-2018-2019/dance/schwanensee
Le lac des cygnes
A Strasbourg du 10 au 15 janvier 2018
A Colmar du 24 au 25 janvier
A Mulhouse du 1er au 3 février 2019
Chorégraphie : Radhouane El Meddeb
Musique : Piotr Ilitch Tchaïkovski
Direction musicale : Hossein Pishkar
Décors : Annie Tolleter
Costumes : Celestina Agostino
Lumières : Eric Wurtz
Orchestre philharmonique de Strasbourg
C'était bien sûr le cas pour Radhouane El Meddeb qui, jeune à Tunis y a trouvé le ferment de ses rêves d'amour et de changement... Et déjà un penchant vers la danse qui, à l'époque n'était nullement une voie prévisible.
Et quand l'occasion s'est trouvée, invité par Bruno Bouché de participer au projet de questionner les enjeux du ballet contemporain en Europe au XXIème siècle avec cette pièce, il fut à la fois comblé et impressionné d'avoir à se frotter à ce monument, en même temps qu'à un corps de ballet de 32 membres: le Ballet de l'Opéra National du Rhin, fortement ancré dans une culture classique mais qui a balayé toutes les formes de la danse, du baroque au contemporain.
Le résultat est à la hauteur de l'enjeu, le mélange des genres fonctionne à plein. Les 24 danseuses et danseurs qui vont partager le plateau pendant une heure et demie vont nous transporter vers des hauteurs d'envol de la poésie et de la danse avec bonheur.
Le spectacle est bien sûr surprenant, car, après une "prise de plateau" dans le silence, mais dans un constant dialogue de regards avec la salle et leurs partenaires, les un(e)s après les autres, les danseuses, non pas en tutu, mais dans des jupettes tombantes légères et transparentes (sauf deux en short blanc) et en presque robes de mariée, en soie blanche, et les danseurs, eux en short blancs (sauf un, barbu, en jupette), et en maillot en soie transparente occupent la scène en silence.
Et vont, toujours dans le silence commencer à danser.
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Le Lac des cygnes - Radhouane El Meddeb - Ballet de l'Opéra National du Rhin |
Ce silence, qui, tout au long de la pièce va faire respirer la musique, prouve que la danse et le mouvement préexistent et qu'ils vont encore mieux nous permettre d'entendre la musique composée par Piotr Illich Tchaïkovski jouée en direct par l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg dirigé avec une très belle sensibilité par Hossein Pishkar.
Et l'on entend et voit doublement ce qui se joue devant nos yeux et les airs qui pourraient être des tubes deviennent un vrai moteur d'émotion.
Le décor et la scénographie d'Annie Tolleter - variant entre studio de répétition, musée, palais, espace nocturne et lac - discrètement mis en lumière par Eric Wurtz (un effet de lumière fait passer des vagues argentées sur le rideau de fond, puis un soleil doré, ou met en relief le magnifique lustre princier ou le tutu majestueux inclus dans le décor) concentre l'attention sur le plateau.
Là, les protagonistes perturbent les hiérarchies, se donnent le relai de l'un à l'autre sans exclusive affichée ou interprètent des mouvements d'ensemble empathiques, soit en petits groupes, (des fois même cachés derrière une haie de danseurs immobiles), soit dans de grandes envolées collectives mais où chacun garde son individualité. A ce sujet, il faut noter la grande diversité des membres du Ballet, que ce soit en terme de physique que d'origine. Et également la collaboration réussie entre le chorégraphe, les Maitres de ballet Claude Agrafeil et Adrien Boissonnet, et la troupe.
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Le Lac des cygnes - Radhouane El Meddeb - Ballet de l'Opéra National du Rhin |
Cela donne un spectacle frais et détonnant, plein d'énergie et d'espoir qui dépousière énergiquement le ballet, même si Radhouane El Meddeb dit qu'il s'est appuyé sur la version de Rudolf Noureev en la posant clairemetn dans le 21ème Siècle.
Et la fin, surprenante dans sa rupture stylistique va nous faire fondre d'émotion, comme le Lac des cygne se doit de le faire avec le duo de Cécile Nuniger et Riku Ota, mais nous n'oubloins pas tous les autres interprètes qui vont nous "saluer" individuellement.
Bravo les artistes !
La Fleur du Dimanche
Je vous conseille, pour avoir un bon aperçu du spectacle de regarder la vidéo sur la page du ballet que l'on ne peut malheureusement pas partager pour je ne sais quelle raison et c'est bien dommage, ici:
https://www.operanationaldurhin.eu/fr/spectacles/saison-2018-2019/dance/schwanensee
Le lac des cygnes
A Strasbourg du 10 au 15 janvier 2018
A Colmar du 24 au 25 janvier
A Mulhouse du 1er au 3 février 2019
Chorégraphie : Radhouane El Meddeb
Musique : Piotr Ilitch Tchaïkovski
Direction musicale : Hossein Pishkar
Décors : Annie Tolleter
Costumes : Celestina Agostino
Lumières : Eric Wurtz
Orchestre philharmonique de Strasbourg